L'Italien Danilo Di Luca aborde en «pole» le contre-la-montre des Cinqueterre, qui s'annonce lourd de conséquences dans le Giro, au lendemain du succès du Britannique Mark Cavendish mercredi dans la 11e étape à Arenzano.

Le parcours de 214 kilomètres, traversant plusieurs sites légendaires du cyclisme italien, a laissé les positions inchangées entre les favoris. Seul accroc, la chute sans gravité de l'Américain Levi Leipheimer à l'approche de Tortona, tout près de Castellania, la cité du «campionissimo» Fausto Coppi.

Au sprint, Cavendish s'est adjugé sa deuxième étape depuis le départ, trois jours après sa victoire de Milan éclipsée par le mouvement de protestation des coureurs.

Emmené par l'Australien Mark Renshaw comme à son habitude, «Canonball» a laissé à distance l'Américain Tyler Farrar et l'Italien Alessandro Petacchi, lequel a perdu toute chance de victoire en ne parvenant pas à garder la roue de son rival britannique.

«Cav», qui a porté à quatre ses succès dans le Giro (le même nombre qu'au Tour de France), a fêté avec un jour d'avance son 24e anniversaire. A juste raison puisqu'il sait ses chances inexistantes dans la prochaine étape qui concerne avant tout les prétendants au maillot rose.

Pour les favoris, le rendez-vous des Cinqueterre est pris de longue date. L'Espagnol Carlos Sastre, qui a reconnu une seule étape du Giro, est allé vérifier la difficulté de ce parcours entre mer et collines, qui traverse des villages de pêcheurs, des champs d'oliviers et des vignobles.

Menchov le plus complet

La route panoramique de ce site classé au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco monte et descend sans cesse. Deux cols sont répertoriés, le premier (Passo del Braco) en début de course (Km 16) avant une descente très technique, le deuxième (Passo del Termine), plus raide (8,8 km à 6,1 %), dans la seconde moitié de course.

«C'est un chrono qui avantage moins les spécialistes que les hommes forts», a résumé Di Luca dès le début du Giro. Le coureur des Abruzzes s'attend dès lors à perdre un minimum de temps. Après avoir fixé le seuil à 2 minutes par rapport aux meilleurs rouleurs (Leipheimer, Lövkvist, Rogers, Menchov), il se prend à espérer conserver le maillot rose.

De ses suivants, Menchov (1 min 20 sec), Rogers (1 min 33 sec) et Leipheimer (1 min 40 sec), le porteur du maillot rose privilégie le coureur russe pour désigner son adversaire le plus dangereux: «Il est le mieux placé et il est le plus complet. Il descend mieux que Leipheimer et ça compte sur un parcours pareil.»

Pour Leipheimer, la journée est à oublier. Il a rallié l'arrivée avec le cuissard déchiré (contusions). Il a perdu aussi son premier lieutenant en montagne, l'Américain Chris Horner, qui a renoncé avant le départ de Turin à cause de sa chute de la veille.

Son équipe, en revanche, a constaté la montée en régime de Lance Armstrong. Le septuple vainqueur du Tour de France a passé le sommet du Turchino, le petit col surplombant le littoral ligure, dans les premiers rangs du groupe avant de conduire le peloton dans la descente, l'un des hauts lieux de Milan-Sanremo. Le Texan, lui aussi, passe un test dans les Cinqueterre.