Au lendemain de sa prise de pouvoir dans le Giro, l'Italien Danilo Di Luca a filtré les échappées, jeudi, sur la route de Mayrhofen im Zillertal, où son compatriote Michele Scarponi a gagné la sixième étape lors de cette halte autrichienne.

Le peloton comprenant l'ensemble des favoris s'est présenté sur la ligne une trentaine de secondes après Scarponi, rescapé d'une échappée de quelque 200 kilomètres.

«Dans les prochains jours, il faut s'attendre à des échappées jusqu'au contre-la-montre (12e étape)», a annoncé Di Luca, dont l'équipe LPR n'a pas eu à travailler outre mesure derrière les cinq coureurs partis à l'avant une cinquantaine de kilomètres après le départ de Bressanone (nord).

L'écart a culminé à neuf minutes avant de se réduire à l'approche du Hochkrimml, la principale difficulté de ce long parcours ensoleillé de 248 kilomètres.

Dans la montée de ce col roulant (1628 mètres d'altitude), l'Italien Oscar Gatto et le Danois Kasper Klostergaard ont lâché prise tout comme le jeune et prometteur néo-pro français Guillaume Bonnafond (21 ans), vainqueur l'an passé de la Ronde de l'Isard dans les Pyrénées ariégeoises.

Scarponi s'est retrouvé en compagnie du Bélarusse Vasil Kiryienka, un pistard (champion du monde de course aux points) qui s'était montré irrésistible dans les cols du Giro l'année passée. Mais Kiryienka, retardé par une crevaison dans la descente, a fini par capituler à cause de crampes dans les 20 derniers kilomètres.

Armstrong décroché

Scarponi, en revanche, a tenu bon jusqu'à la ligne installée dans le décor champêtre de la Zillertal, une vallée verdoyante située à proximité d'Innsbrück où le Giro a curieusement choisi d'aller pour son Centenaire alors qu'il ignore le sud de la péninsule.

Ce coureur de 29 ans, passé professionnel en 2002, dispute la meilleure saison de sa carrière. Quelques mois seulement après en avoir fini avec une suspension de 18 mois prononcée par la fédération italienne à cause de son implication avouée dans l'affaire de dopage Puerto.

Sous les couleurs de Diquigiovanni, l'équipe qui a pour leader l'Italien Gilberto Simoni, Scarponi a gagné en mars une étape et le classement final de Tirreno-Adriatico, la «course des deux mers». Débordé mercredi dans la montée de l'Alpe di Siusi (48e), il a réagi sans attendre et a bénéficié d'une plus grande latitude à cause de son retard au classement général.

Derrière lui, le Norvégien Edvald Boasson Hagen a remplacé son coéquipier britannique Mark Cavendish pour régler le sprint du premier peloton. Lance Armstrong s'est présenté au sein d'un autre groupe, légèrement décroché à 4 kilomètres de l'arrivée. Mais, pour l'Américain, qui n'est plus concerné directement par le classement général après le retard accumulé dans les Dolomites, l'écart d'une quarantaine de secondes relève de l'anecdote.

Vendredi, le Giro revient en Italie au cours de sa septième étape, longue de 244 kilomètres au départ d'Innsbrück. La course passe en Suisse, par Saint-Moritz où quelques coureurs (Landis et Rasmussen notamment) préparèrent le Tour de France, avant de descendre sur Chiavenna, une vingtaine de kilomètres après la frontière.