L'Italien Danilo Di Luca a sprinté pour la victoire dans la quatrième étape du Giro, la première dans les Dolomites (nord), mardi à San Martino di Castrozza, où le Suédois Thomas Lövkvist a revêtu le maillot rose.

Vainqueur du Giro 2007, Di Luca s'est montré le plus rapide à l'altitude de 1466 mètres, dans un exercice qu'il affectionne.

«Je tenais à gagner cette étape», a déclaré le coureur de Spoltore qui a dédié ce succès, son septième dans une étape du Giro, à sa terre des Abruzzes martyrisée par le tremblement de terre du mois dernier.

Acquitté par son comité olympique en avril 2008 des accusations de dopage à son encontre -les preuves apportées par le procureur ont été jugées insuffisamment fondées-, Di Luca a devancé ses compatriotes Stefano Garzelli et Franco Pellizotti, les seuls avec lui à reprendre le grimpeur colombien Maurizio Soler qui avait attaqué aux 1600 mètres.

«J'ai couru avec la tête, j'ai fait un sprint intelligent», s'est félicité Di Luca en expliquant qu'il avait produit son effort en deux temps, une première fois aux 350 mètres, puis en donnant tout aux 250 mètres pour déborder Soler à 100 mètres.

Le final échevelé a condamné Lance Armstrong qui avait tenu bon jusque-là au sein du premier peloton fort d'une quarantaine d'unités sur la montée vers San Martino di Castrozza. L'Américain a seulement lâché prise dans le dernier kilomètre pour céder 15 secondes sur la ligne par rapport au groupe des favoris.

Des écarts à l'Alpe di Siusi

«Pour le maillot rose, je vois Rogers, Di Luca ou Cunego», avait prédit Armstrong avant le départ des 162 kilomètres. Mais aucun des trois n'a endossé la tenue symbolique du Giro qui est revenue à Lövkvist, un jeune et prometteur Suédois de 25 ans qui a entamé sa carrière à la Française des Jeux avant de rejoindre l'équipe High Road (devenue Columbia).

L'Italien Damiano Cunego a déchaussé à l'approche de la ligne et l'Australien Michael Rogers, gêné par l'incident, a perdu 6 secondes. Quant à Di Luca, il s'est rapproché du maillot rose, à 2 secondes de Lövkvist.

«Je le prendrai peut-être à l'Alpe di Siusi (mercredi)», s'est vite consolé l'Italien de l'équipe LPR qui attend beaucoup plus de la 5e étape, limitée à 125 kilomètres mais plus sélective par la longue (24,9 km) montée finale. Les 10 derniers kilomètres présentent une pente de 8 %.

«C'est l'occasion de prendre du temps à Armstrong», espère Di Luca en annonçant de probables écarts dans cette deuxième arrivée au sommet, à 1844 mètres d'altitude.

Invité à se jauger par rapport à son Giro victorieux de 2007, l'Italien de 33 ans se dit confiant: «En explosivité, j'ai le même niveau. Pour les grandes montées, je pourrai vous le dire à l'Alpe di Siusi.»

Au-delà des Dolomites, Di Luca se projette vers la suite du Giro: «La clé, pour moi, c'est le contre-la-montre des Cinqueterre (12e étape). Si je suis encore placé, je peux penser à gagner. Je l'ai dit lors de la présentation cet hiver, c'est un Giro qui me plaît, qui est adapté à mes caractéristiques.»