L'exil américain est terminé pour Martin Gilbert et Keven Lacombe. Durant la prochaine saison, les deux coureurs québécois s'aligneront pour l'équipe canadienne Team Race Pro, dirigée par Steve Bauer. L'ancien maillot jaune a de grandes ambitions pour sa jeune formation... dont une participation éventuelle au Tour de France d'ici quatre ans.

Au cours des deux dernières saisons, Gilbert, 26 ans, et Lacombe, 23 ans, se sont alignés pour Kelly Benefit Strategies, une formation du Minnesota pour laquelle évolue toujours David Veilleux.

 

Après une première tentative avortée il y a un an, les deux coureurs ont finalement répondu à l'appel du pied de Steve Bauer. «Keven et moi, on a un certain sentiment d'appartenance à notre pays et au Québec, a indiqué Gilbert hier. On a toujours dit que si une équipe d'ici nous faisait une offre concurrentielle, on allait revenir.»

Gilbert et Lacombe, deux inséparables du peloton, rejoignent chez Team Race Pro plusieurs compatriotes, dont François Parisien, Joël Dion-Poitras, Éric Boily, Bruno Langlois et les frères Maxime et Charly Vives. Cette french connection sur deux roues est complétée par un effectif entièrement canadien. Les membres de l'équipe rouleront sur les montures Argon 18 de l'ancien coureur Gervais Rioux.

En donner plus

Après trois ans au sein d'une équipe américaine, Gilbert est heureux de retrouver ses compatriotes. «À mon avis, ça permet d'augmenter d'un cran la qualité du travail d'équipe. Me semble que tu peux en donner plus quand tu fais la job pour un chum ou que ce sont tes chums qui t'amènent à la ligne», a avancé le sprinter, qui met en veilleuse sa carrière sur piste faute de structure adéquate à la fédération canadienne.

Avec la disparition de la québécoise Calyon et de Symmetrics, Team Race Pro sera, sauf erreur, la seule équipe canadienne enregistrée dans la section continentale de l'Union cycliste internationale (UCI). À l'origine, Team Race était une formation destinée au développement de jeunes coureurs canadiens.

Bauer, qui agira à titre de directeur sportif, prévoit un calendrier axé sur les courses sanctionnées par l'UCI au Canada (Tour de Beauce, championnats canadiens, Tour de Kootenays) et aux États-Unis, avec des sauts occasionnels en Amérique du Sud, à Cuba et en Europe. Si le Tour de Californie n'est pas dans les plans, Bauer vise une participation au Tour de Géorgie - s'il survit... - et au Tour du Missouri.

«À long terme, l'objectif est d'augmenter le niveau chaque année pour éventuellement atteindre le Tour de France, a soutenu Bauer. La vision est claire. Je vise le sommet.»

L'homme d'affaires de 49 ans juge que le niveau de richesse au pays ainsi que le nombre de coureurs de talent sont suffisants pour soutenir une équipe de calibre du Tour, contrairement à l'époque où il a porté le maillot jaune. «Pourquoi pas, c'est très réaliste», a affirmé Bauer, estimant que 2012 représentait un horizon raisonnable.