Les cyclistes allemand Stefan Schumacher et italien Leonardo Piepoli, deux des principaux animateurs du dernier Tour de France, ont été contrôlés positifs à l'EPO Cera, selon des analyses réalisées ces derniers jours sur des échantillons prélevés en juillet.

Ils risquent une suspension de deux ans.

Schumacher avait porté le maillot jaune durant deux jours et remporté les deux étapes contre-la-montre du Tour. Son contrôle positif a été annoncé lundi par Hans-Michael Holczer, le patron de son ex-équipe Gerolsteiner, à l'agence sportive allemande SID.

Schumacher, 27 ans, dont la formation a décidé de s'auto-dissoudre à la fin de l'année après le retrait de son sponsor, a nié s'être dopé.

«C'est la première fois que j'entends cela. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je ne me suis pas dopé. C'est n'importe quoi», a dit le coureur en apprenant la nouvelle.

Le patron de Gerolsteiner a indiqué qu'il allait intenter une action en justice contre Schumacher. «Nous avons tous été dupés par cet homme», a-t-il souligné.

Selon le site L'Equipe.fr, le produit retrouvé dans les échantillons sanguins de Schumacher était de l'EPO Cera, également utilisée par Riccardo Ricco, contrôlé positif pendant le Tour, et par Leonardo Piepoli, ex-coéquipier de Ricco et licencié depuis par son équipe Saunier Duval.

Piepoli s'était imposé à Hautacam dans les Pyrénées, au terme de la 10e étape de la Grande Boucle 2008.

Le Comité olympique italien (Coni) a précisé que le coureur, licencié le 18 juillet par son équipe pour violation du code éthique, serait entendu vendredi à 12H00 par le procureur antidopage.

Nouvelles méthodes de détection

L'EPO Cera est une EPO dite «à effet retard», dont les effets durent plus longtemps et qui permet de faire moins d'injections.

L'AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage), chargée des contrôles antidopage sur le Tour, a confirmé que Piepoli avait été informé de deux contrôles posififs à l'EPO Cera, dans des prélèvements sanguins du 4 et du 15 juillet 2008.

Pierre Bordry, le président de l'AFLD, n'a en revanche pas confirmé directement le dopage de Schumacher: «Il appartient aux autorités allemandes de confirmer cette information, tout comme ce sont les Italiens qui ont confirmé le contrôle positif de Piepoli», a-t-il simplement indiqué à l'AFP.

Schumacher et Piepoli ont pu être confondus grâce à la mise au point de procédés de détection qui n'existaient pas au mois de juillet.

Le contrôle positif de Ricco, intervenu durant le Tour, était basé sur l'analyse d'un échantillon urinaire, une méthode fragile en raison des difficultés de lecture de la CERA via le test classique de l'EPO. Afin de contourner cet obstacle, l'AFLD a mis au point après le Tour un test sanguin qui produit des résultats beaucoup plus clairs.

Parallèlement, le laboratoire de Lausanne affinait un autre procédé, complémentaire.

Dimanche soir, Pierre Bordry avait expliqué sur France 2 que les échantillons suspects étaient analysés par les deux laboratoires, afin d'ôter tous les doutes.

Trois coureurs avaient été exclus de la course pendant le Tour de France, après un contrôle positif à l'EPO: Ricco, ainsi que les Espagnols Manuel Beltran et Moises Duenas.