Pour le «Showtime», il faudra attendre: LeBron James s'est attaché lundi à calmer les attentes des partsians des Lakers en rappelant que sa nouvelle équipe allait avoir besoin de temps pour redevenir une franchise qui compte dans la NBA.

Attendu à Los Angeles comme le Messie, «King James» n'a pas fait le spectacle pour sa première apparition sous le célèbre maillot jaune des Lakers: il a bouclé sa conférence de presse en 13 petites minutes et a asséné ses réponses le visage fermé, presque laconique.

Son message est clair: son arrivée ne va pas transformer d'un coup de baguette magique une équipe qui n'a pas participé aux séries éliminatoires depuis 2013 en prétendant au titre dès cette saison.

«Nous avons une longue route à faire avant de concurrencer Golden State. Ils repartent d'où ils ont laissé les choses en juin, nous partons à zéro», a-t-il expliqué, en référence aux Warriors, qui ont remporté trois titres depuis 2015, dont les deux derniers.

«Nous ne devons pas nous concentrer sur ce que fait Golden State; Golden State est Golden State, ils sont champions, ils jouent ensemble depuis quelques années maintenant», a-t-il poursuivi.

«Nous devons uniquement nous focaliser sur ce qu'on peut faire de mieux jour après jour pour les Lakers et un jour, espérons-le, on pourra se retrouver en position de concurrencer Golden State pour le titre de champion», a relevé James, qui a signé en juillet un contrat de quatre ans d'une valeur de 154 millions de dollars avec les Lakers.

Huit finales de suite

S'il a participé aux huit dernières finales de la NBA, avec le Heat de Miami (2010-14) et les Cavaliers de  Cleveland (2014-18), et en a remporté trois (2012, 2013, 2016), James débarque à 33 ans dans un autre monde.

La conférence Ouest est, avec Golden State, Houston, Oklahoma City ou encore Utah, autrement plus relevée que la conférence Est où il a fait toute sa carrière.

Il a rejoint une équipe avec une histoire, celle de la période «Showtime» avec Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar dans les années 1980, puis l'ère Kobe Bryant des années 2000.

«C'est toujours quelque chose qui incite à l'humilité de faire partie de quelque chose d'aussi spécial», a admis le quadruple meilleur joueur (MVP), qui a livré en 2017-18 l'une des meilleures saisons de sa carrière avec des moyennes de 34 points et 9 passes décisives par match.

«Quand on voit les titres, l'histoire de cette équipe, les joueurs qui ont porté ce maillot, c'est clair que ça fait un sacré effet», a rappelé James, né dans un quartier difficile d'Akron, dans l'Ohio.

Famille et basket

Déjà considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire, le nouveau N.23 des Lakers ne croit pas que son passage en Californie sera un échec s'il n'offre pas un nouveau titre à son équipe.

«Il ne peut y avoir qu'un champion par saison, il va y avoir des victoires, des défaites, nous sommes une nouvelle équipe qui essaie juste de s'améliorer», a-t-il prévenu.

James n'est pas le seul joueur d'expérience que le légendaire Magic Johnson, le président des opérations basketball, a recruté pour encadrer ses jeunes talents comme Kyle Kuzma, Brandon Ingram et Lonzo Ball: Lance Stephenson, Rajon Rondo et Javale McGee sont aussi de l'aventure.

«Si on travaille jour après jour, si on fait tous les sacrifices qu'il faut, tout se mettra en place», a estimé James.

Mais il ne faut surtout pas lui dire que son arrivée à Los Angeles lui permet de se rapprocher d'Hollywood et de préparer sa reconversion, déjà bien en cours, dans la production télé et cinéma.

«Ma décision de venir ici est purement liée à ma famille et au basket, je suis un joueur de basket, c'est ce que je fais», a-t-il asséné, avant de s'esquiver.