Pour la troisième fois en quatre ans, une partie pré-saison de l'Association nationale de basketball (NBA) sera présentée à Montréal. Les Timberwolves du Minnesota et les Celtics de Boston s'affronteront demain au Centre Bell. Une équipe n'y élira pas domicile de sitôt, mais cela ne signifie pas que la métropole n'intéresse pas le circuit de David Stern.

Montréal est une ville de hockey, mais chaque fois que la NBA est de passage, les amateurs se rassemblent. Les rencontres entre les Knicks de New York et les Raptors de Toronto avaient fait salle comble en 2010 et 2012, et au moins 15 000 personnes sont attendues au match de demain. «Nous avons eu du succès chaque fois que nous sommes venus. Les foules sont bonnes, l'atmosphère est excellente et l'amphithéâtre convient parfaitement», indique Dan Mackenzie, vice-président et directeur général de NBA Canada. Celui-ci ajoute que «le marché montréalais a démontré qu'il pouvait soutenir des matchs pré-saison et qu'il représente un potentiel intéressant».

Alors, est-ce qu'un match du calendrier officiel pourrait être disputé au Centre Bell dans un avenir rapproché? «Organiser une partie de saison dans une autre ville est compliqué et comporte plus de risques financiers, mais nous l'avons déjà fait à Londres et à Mexico. Ce n'est pas prévu pour l'an prochain, mais il est certain qu'on va en discuter avec les Raptors», assure M. Mackenzie.

Les Raptors, d'un océan à l'autre

Effectivement, la formation torontoise est celle qui a le plus de chances de jouer sur un parquet québécois. Surtout depuis que Tim Leiweke, le nouveau président et chef de la direction de Maple Leafs Sports and Entertainment (le groupe propriétaire, entre autres, des Raptors), a indiqué qu'il voulait faire des Dinos «l'équipe du Canada».

Jim LaBumbard, directeur des relations de presse des Raptors, confirme que «l'objectif est de poursuivre la diffusion de la marque à travers tout le pays». «Nous sommes allés à Halifax lors de nos deux derniers camps d'entraînement et nous avons joué des matchs préparatoires dans six provinces. Montréal nous a bien accueillis dans le passé et nous espérons y retourner prochainement.»

Toronto accueillera le match des Étoiles en 2016 et vient de nommer le rappeur canadien Drake au poste d'ambassadeur du club. Les Raptors veulent renouveler leur image et désirent surtout faire de leur équipe une fierté nationale. Augmenter leur visibilité à l'extérieur de Toronto est donc essentiel.

Pourtant, ce sont plutôt les formations de Boston et de Minneapolis que les amateurs montréalais verront demain. «Notre choix était fait avant la nomination de M. Leiweke. Nos recherches démontrent que les Celtics sont la deuxième équipe la plus populaire dans la région. Dans le cas des Timberwolves, ils ont joué l'an dernier à Winnipeg dans le cadre de la première édition de la Canada Series. C'est une jeune équipe excitante à voir jouer», explique-t-il

Plus que du sport

Caroline Audet, gestionnaire des médias sociaux et des relations de presse chez evenko, indique que la clientèle des matchs de la NBA au Centre Bell est plus jeune et plus familiale que celle qui assiste aux parties du Canadien. Cela peut s'expliquer en partie par le prix plus abordable des billets, mais Dan Mackenzie estime que le spectacle offert par la NBA peut attirer un public plus diversifié.

«Il n'est même pas nécessaire d'être un amateur de basketball pour apprécier notre produit. Il y a de la musique, des danseurs, des prix, des mascottes, des acrobates, c'est un show en soi. On en fait aussi un peu plus lorsque nous visitons d'autres villes.» Hier, l'ancien joueur des Celtics et membre du Temple de la renommée Robert Parish a participé au lancement d'un projet de réaménagement d'un terrain et a animé un événement NBA FIT Clinic pour les équipes de Jeunesse au Soleil. Il sera aussi présent à l'activité NBA BIG Tour qui a lieu aujourd'hui aux Promenades Saint-Bruno.

Rendez-vous annuel

Dan Mackenzie affirme que «Montréal est un marché très important pour la NBA. C'est une ville cosmopolite qui possède toutes les caractéristiques recherchées par le circuit. On sait que le basketball est un sport qui intéresse surtout des jeunes vivant dans des milieux urbains, issus de diverses cultures, et Montréal en compte beaucoup.» Est-ce que Montréal sera l'hôte d'un autre match l'an prochain? M. Mackenzie ne peut pas encore le confirmer, mais tout indique que ce rendez-vous deviendra annuel.

Timberwolves du Minnesota: éviter les blessures

Les Timberwolves devaient être l'une des équipes les plus améliorées l'an dernier. Toutefois, leur joueur-étoile, Kevin Love, n'a joué que 18 parties et presque tous ses coéquipiers ont été blessés à un certain moment.

L'objectif cette saison est donc de rester en santé. En plus de Love, les Wolves peuvent compter sur plusieurs jeunes joueurs compétents : Ricky Rubio, Alexey Shved, Nikola Pekovic et Derrick Williams. De plus, ils se sont renforcés à l'aile grâce aux acquisitions de Kevin Martin et de Corey Brewer.

Il n'est pas facile de participer aux séries dans l'Association de l'Ouest, mais si le duo Love-Rubio produit à la hauteur de son talent, tous les espoirs sont permis au Minnesota.

Celtics de Boston: une équipe en reconstruction

On repart à zéro ou presque à Boston. À son retour au jeu, Rajon Rondo mènera un mélange de jeunes au potentiel intéressant et de vétérans plus ou moins talentueux. En fait, il s'agit d'une saison d'audition pour la grande majorité du groupe.

Jeff Green et Avery Bradley auront l'occasion de montrer qu'ils sont plus que des joueurs de soutien. Gerald Wallace, Kris Humphries, Brandon Bass et Courtney Lee tenteront de prouver leur valeur en vue de leur prochain contrat.

La recrue canadienne Kelly Olynyk ainsi que les jeunes Jared Sullinger et MarShon Brooks devraient jouer régulièrement sous les ordres du nouvel entraîneur Brad Stevens, à qui on a confié la difficile tâche de rebâtir cette formation légendaire.