Le Jazz de Montréal a disputé lors du week-end les deux derniers matchs de sa première saison, et vraisemblablement de son existence. Environ 500 personnes ont assisté à chacune de ces défaites, qui ont porté le compte à 38, contre seulement 2 victoires. Les débuts de l'unique formation québécoise de la Ligue nationale de basketball (LNB) du Canada ont été difficiles, et l'avenir de l'équipe est très incertain.

Le dossier désastreux et les maigres foules au centre Pierre-Charbonneau ne sont pas les principaux facteurs qui empêcheraient le retour du Jazz. La concession appartient à la LNB et sans la contribution d'investisseurs locaux, elle ne survivra pas à Montréal. Aucun employé ne travaillait à temps plein pour l'organisation cette année, et ce scénario ne peut se répéter la saison prochaine. Comme l'explique le directeur général et entraîneur Pascal Jobin, les débuts de l'équipe auraient dû être reportés d'un an.

«Les Kebs devaient jouer à Laval après avoir quitté Québec, mais finalement tout ce qu'ils avaient était un endroit pour jouer. La ligue nous a demandé de prendre la relève à Montréal. Elle savait qu'on n'avait pas de commanditaires et qu'il n'y aurait pas beaucoup de spectateurs, mais elle avait fait des promesses, et le calendrier était déjà fait. On aurait préféré attendre, mais on a quand même rempli le mandat de jouer 40 matchs.»

L'équipe est donc débarquée dans la métropole en catastrophe. Le nom et les couleurs ont été changés, mais pas de temps pour un camp d'entraînement. Le centre Pierre-Charbonneau, situé dans le Parc olympique, était le seul endroit qui pouvait accueillir le Jazz, mais ses disponibilités étaient limitées.

«On a passé des semaines sans s'entraîner. On jouait parfois quatre parties en quatre soirs ici et après, on partait à l'étranger. On a dû s'ajuster aux dates, car on a tous d'autres obligations», raconte M. Jobin.

Les joueurs empochent de 400 à 500 $ par semaine. Certains se sont absentés durant les plus longs voyages, car ils devaient travailler. D'autres sont simplement partis. C'est le cas de l'entraîneur qui avait entamé la saison, Alejandro Hasbani.

Pas tout mauvais

Malgré tout, ceux qui sont restés ont aimé leur expérience. «Nous avons été beaucoup plus compétitifs lors des 20 dernières parties. Il y a eu beaucoup de changements, et ça n'a pas été facile. C'est dommage, car on commençait à bien jouer ensemble», estime l'ancien de Concordia Damian Buckley.

Le centre Terance Licorish croit que si le Jazz est de retour, il sera nettement meilleur. «Toutes les équipes ont peur de perdre contre nous. On rivalise, mais on n'arrive pas à gagner. On a aussi de bons partisans qui étaient là tous les soirs.» En effet, même si les spectateurs étaient généralement peu nombreux - excepté lors du match d'ouverture où il y avait 1800 personnes -, ils étaient plutôt énergiques.

«Je ne suis pas déçu, car je voulais expérimenter cette nouvelle ligue. Ç'a été difficile pour tout le monde, mais ç'a été intéressant de voir le calibre et maintenant je crois à 100% en la ligue canadienne», résume M. Jobin.

Des dirigeants de la LNB seront à Montréal prochainement. Nous saurons probablement sous peu si le Jazz a joué ses dernières notes ou non.

> Lisez le reste de l'entrevue avec Pascal Jobin sur le blogue de basketball de Pascal LeBlanc.