Avec l'élimination rapide des trois dernières équipes championnes, les séries de la NBA marquent ce printemps un véritable changement de garde.        

Les Lakers de Los Angeles, qui tentaient d'enlever un troisième titre consécutif, ont été balayés sans appel par les Mavericks de Dallas. Dirk Nowitzki et sa bande ont humilié les champions par 36 points dans le quatrième match et dernier match au Texas.

Les Spurs de San Antonio, auteurs de la meilleure fiche en saison régulière, n'ont même pas franchi la première ronde, surpris par la fougue et la jeunesse des Grizzlies de Memphis. Et les Celtics de Boston, vieillissants et décimés par les blessures, n'ont pas fait le poids devant le nouveau «Big Three» du Heat de Miami.

C'est la fin d'une époque dans la NBA, symbolisée par la retraite, apparemment définitive, du mythique entraîneur Phil Jackson. Avec ses 11 titres à la barre des Bulls de Chicago, puis des Lakers, Jackson a compilé une fiche sans égale dans l'histoire de la NBA. Ses collaborations avec Michael Jordan et Kobe Bryant ont défini le style de jeu dominant pendant près de 20 ans et s'il doit beaucoup à ces joueurs d'exception, c'est lui qui leur a permis de s'exprimer à la hauteur de leur talent.

Jackson ne semblait toutefois plus avoir le feu sacré et s'en remettait beaucoup à Bryant et à ses joueurs pour trouver les solutions à leurs problèmes. C'est ainsi qu'il s'est étonné, pendant la série contre les Mavericks, que ses Lakers soient incapables d'apporter eux-mêmes les ajustements nécessaires pour contrer Nowitzki, Jason Kidd ou Jason Terry...

À Boston, les Celtics n'ont pas été davantage en mesure de s'opposer au trio de choc du Heat. Kevin Garnett, Paul Pierce et Ray Allen ont connu quelques bonnes séquences, mais ils ont souvent peiné en fin de match, quand leur âge les rattrapait. Blessé au coude gauche, le meneur de jeu Rajon Rondo n'a pas été aussi efficace et le gros Shaquille O'neal n'a joué qu'un total de 12 minutes en deux matchs.

En face, Dwyane Wade a marqué à volonté et LeBron James a démontré dans les fins de match à quel point il pouvait être dominant. Chris Bosh a paru en retrait au plan offensif, mais il a été très solide en défensive.

La rédemption de LeBron?

Le pari de LeBron - quitter Cleveland pour Miami dans l'espoir de remporter enfin le Championnat - sera-t-il couronné de succès? James a été beaucoup critiqué pour son choix et les foules de la NBA restent hostiles à son endroit, partout où Miami est visiteur.

Des équipes encore en lice, le Heat est toutefois celle qui a démontré les plus belles qualités, surtout contre Boston. James a expliqué après le quatrième de cette série que lui et ses coéquipiers s'étaient inspirés du légendaire esprit de corps qui a toujours guidé les Celtics en séries. Il a ainsi mis le doigt sur l'un des rares ingrédients qui manquaient encore à Miami. Les futurs adversaires du Heat auront fort à faire si l'équipe joue avec le même abandon.

En finale de la conférence Est, les Bulls de Chicago auront au moins l'avantage du terrain, mais de plus en plus d'analystes soulignent que l'équipe est beaucoup trop dépendante de Derrick Rose. Meilleur marqueur des séries jusqu'ici, le «MVP» de la NBA a tenté pas moins de 32 tirs lors de la défaite de 88-100 des Bulls, face aux Hawks d'Atlanta, dans le quatrième match de la demi-finale de conférence.

Les choses se sont replacées dans les matchs suivants, Carlos Boozer prenant un peu plus de place, mais les succès des Bulls restent liés à Rose. Malgré tout son talent, le garde de 22 ans sera bien seul face au trio du Heat.

Dans l'Ouest, Dallas aura l'avantage du terrain et de l'expérience. Les Mavericks sont la dernière équipe en lice dont les joueurs clés ont plus de 30 ans. Et ils ont déjà joué en grande finale, en 2006, s'inclinant justement devant le Heat, qui était alors mené par Shaquille O'Neal et un tout jeune Dwyane Wade.

L'autre finaliste de conférence - Oklahoma City ou Memphis - sera l'équipe cendrillon de ces éliminatoires.

Les Thunder d'Oklahoma City ont un peu peiné face aux Grizzlies, enlevant notamment le quatrième match en troisième prolongation, mais leur offensive est explosive. Le cinq de base compte quatre joueurs de 22 ans et moins et le cinquième, Kendrick Perkins, n'a que 26 ans. Le gros centre a toutefois gagné le titre, en 2008 avec les Celtics, et il procure justement à son équipe une assise défensive importante en séries.

Memphis continue de surprendre grâce à une formation équilibrée qui n'abandonne jamais et semble trouver de nouvelles ressources qu'on la croit battue. Zach Randolph connaît la meilleure séquence de sa carrière et Marc Gasol démontre qu'il est aussi talentueux que son frère.

Dallas aura cependant eu une bonne semaine de préparation avant d'entreprendre la finale de l'Ouest. Quel que soit leur adversaire, on voit mal comment Kidd et Nowitzki pourraient rater une dernière chance d'aller jusqu'au bout.