Vu l'âge de ses capitaines, San Antonio aura du mal à rebondir après une saison qui a commencé comme un rêve avant de virer au cauchemar avec une élimination au premier tour des séries de la NBA vendredi.

À l'automne dernier, Tony Parker avait déclaré que cette équipe avait, dans sa configuration actuelle, une toute dernière chance de remporter un nouveau titre NBA, qui aurait été le cinquième depuis 1999 et le premier depuis 2007.

Taxés à l'époque déjà d'équipe vieillissante, les Spurs ont d'abord fait mentir les critiques en réalisant une superbe saison régulière au point de terminer en tête de la Conférence Ouest avec 61 victoires en 82 rencontres.

Mais l'édifice patiemment construit pendant six mois s'est effondré en à peine une semaine face à des Grizzlies de Memphis que personne n'attendait à ce niveau et qui sont devenus vendredi la deuxième équipe seulement depuis l'introduction des séries en sept matches à sortir une tête de série N.1 au premier tour, après la victoire de Golden State sur Dallas en 2007.

«Nous avons eu une belle saison régulière mais cela ne sert à rien si on joue mal pendant les séries», a constaté Parker dont les 23 points ont été insuffisants vendredi pour éviter une quatrième et dernière défaite (91-99).

Si l'ensemble des Spurs ont insisté sur la performance de Memphis, «une très belle équipe», selon Parker, ils ont été beaucoup plus avares en commentaires quant à leur propres perspectives d'avenir.

Ils s'en sont sortis soit par une boutade, à l'image de l'entraîneur Gregg Popovich («Je ne pense pas à ça mais à aller dîner et à boire un Gatorade!»), soit en lançant des regards noirs à l'assistance comme Tim Duncan.

Parker: «Difficile d'améliorer l'équipe»

Si les Spurs sont aussi peu causants sur leur avenir, c'est sans doute en grande partie parce qu'il s'annonce pour le moins incertain. Portée depuis une décennie par trois joueurs, Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker, la franchise texane voit se profiler la fin du «Big Three».

Duncan, 35 ans lundi, n'a que rarement donné un aperçu du joueur qu'il a été et on voit mal comment il pourrait renverser la donne lors de sa dernière année de contrat, surtout si la saison à venir est gelée par un lock-out.

Ginobili est toujours capable de sortir des matches énormes mais va également déjà sur ses 34 ans, alors que Parker, 29 ans en mai, fait presque figure de junior au sein d'un effectif qui compte d'autres grands anciens comme Antonio McDyess, 36 ans, qui a probablement joué son dernier match vendredi.

Le problème c'est que la relève se fait attendre. Recruté il y a deux saisons, Richard Jefferson n'a pas apporté autant que prévu et le Brésilien Tiago Splitter ne compense pas le déclin de Duncan dans la raquette.

Pour continuer à jouer le titre, des renforts paraissent indispensables. Sauf que là-aussi le tableau est plutôt sombre à en croire Parker sur son site internet tp9.net: «Ca va être très difficile d'améliorer l'équipe, surtout que nous bénéficions du 29e choix de la draft. Il faudra donc faire un coup, comme l'an passé avec Gary Neal». Une perspective pour le moins aléatoire.