Pendant que LeBron James donnait son show, jeudi soir, à Cleveland, pendant que le roi enfonçait 38 points dans la gorge de son ancienne équipe, il y avait un Montréalais qui était là, et qui avait sans doute la meilleure place de toute la bâtisse.

Son nom? Joel Anthony. Sa profession? Joueur de centre pour le club de LeBron, le Heat de Miami.

«C'est le Heat qui m'a donné ma chance et je ne l'ai pas ratée», explique le joueur de 6'9, qui en est à sa quatrième saison avec le club de Miami.

Au fait, comment un gars de Dollard-des-Ormeaux, qui a joué son basketball collégial à Dawson, peut-il se retrouver à dribbler des ballons avec l'équipe la plus médiatisée de toute la NBA?

Laissons-le raconter.

«Après Dawson, je suis allé à l'université aux États-Unis, à UNLV, à Las Vegas. J'ai aimé l'expérience et ensuite, c'est le Heat qui m'a embauché comme joueur autonome. Je suis avec l'équipe depuis 2007 et c'est avec cette équipe que je veux continuer ma carrière. L'entraîneur me fait confiance, et j'aime jouer ici. J'ai l'impression qu'on peut aller loin. Je veux rester ici et grandir avec l'équipe.»

Le français de Joel Anthony est un peu rouillé, il hésite et il cherche parfois ses mots, mais ne vous détrompez-pas: le gars est un vrai de vrai Montréalais, qui revient en ville le temps de quelques semaines pendant la saison morte, qui s'ennuie de sa maman et de sa famille, de ses amis aussi, même lorsqu'il est sous les palmiers de Miami.

«Ma mère est encore à Dollard-des-Ormeaux, mes amis aussi. Je m'ennuie de Montréal, c'est sûr. Je m'ennuie de la famille et des amis. Je m'ennuie de la poutine aussi, même si je sais que je dois éviter ça...»

Le cirque du Heat

À Cleveland jeudi soir, il y avait des dizaines et des dizaines de caméras pour capter le grand retour de LeBron James. Avec LeBron, mais aussi avec Dwyane Wade et Chris Bosh, le Heat est peut-être le club le plus médiatisé de toute la NBA.

Selon Joel Anthony, les gars du Heat commencent à être habitués.

«C'est souvent comme ça partout où on va... Peut-être pas aussi fou qu'à Cleveland, mais quand le Heat arrive dans une ville, ça paraît. Il y a toujours beaucoup de monde autour de nous, toujours beaucoup de caméras de télé. De la pression? Je dirais que oui, il y en a, mais c'est avant tout la pression qu'on s'impose sur nous-mêmes. On ne pense pas trop à ce que les experts disent de nous, on veut juste gagner des matchs.»

Le joueur de 28 ans, lui, se contente d'un rôle parfois effacé avec le club. Il doit céder sa place de centre partant au vétéran Zydrunas Ilgauskas, mais il joue quand même en moyenne 18 minutes par rencontre. Et il marque en moyenne 2,2 points par partie pour un club où, on le devine, il n'a pas l'occasion de toucher au ballon très souvent. «Il y a des hauts et des bas, mais l'entraîneur me fait confiance, alors ça va», affirme-t-il.

Et LeBron? Il est comment?

Joel Anthony sourit.

«Il est juste un autre gars dans ce club. C'est vrai. Il est un gars ordinaire, qui aime blaguer et s'amuser avec tout le monde. Mais il est aussi un gars très talentueux, qui nous pousse tous à devenir de meilleurs joueurs. C'est ce que je retiens de lui depuis qu'il est avec nous; il nous force tous à être meilleurs.»

En attendant d'obtenir cette bague de championnat qu'il désire, Joel Anthony peut continuer de sourire. Il joue avec le Heat de Miami et il joue avec LeBron. Et avec un peu de chance, il aura peut-être une bague de championnat sous peu.

Pour un gars de chez nous, c'est quand même pas pire.