L'an passé, c'était Max Paulhus-Gosselin et William Archambault, deux joueurs québécois qui prenaient part à la folie du March Madness dans l'uniforme de l'Université Davidson. Cette année, c'est au tour de Kris Joseph.

Joseph, un Montréalais de 20 ans, participe au fameux tournoi de basketball universitaire de la NCAA avec l'Université de Syracuse. Lui et sa bande ont survécu aux premiers tours, et les voici dans le groupe des 16 équipes restantes - le Sweet 16, comme le disent les Américains -, avec un gros match ce soir face à l'Université de l'Oklahoma.

Bien sûr, Kris Joseph ne se peut plus.

«Depuis que je suis tout petit, avec ma famille à Montréal, j'ai toujours regardé à la télé le tournoi du March Madness, commence-t-il par dire au téléphone. J'ai toujours voulu participer à ce tournoi. Alors, le fait d'être ici et d'y prendre part, c'est vraiment comme un rêve pour moi.»

Seul petit ennui pour ce jeune ailier: il ne participe pas au March Madness comme il le voudrait. Blessé à l'épaule en cours de saison, Joseph n'a pas été employé lors du dernier match de son équipe. Lors du premier match du tournoi, il n'avait passé que sept minutes sur le court.

«J'ai perdu ma place à cause de la blessure, explique-t-il. C'est difficile de réintégrer l'alignement maintenant. J'ai subi cette blessure en début de saison, mais je n'ai rien dit à l'entraîneur, parce que je ne voulais pas perdre ma place, justement. Mais la blessure est devenue de plus en plus grave, et fin janvier début février, j'ai dû arrêter.»

Même s'il doit se contenter d'un rôle de spectateur pour le moment, Joseph savoure chaque instant au March Madness. «C'est spécial. Pour un gars de Montréal, jouer dans la NCAA, c'est très difficile; souvent, les gars finissent par retourner à McGill ou à Concordia. Mais moi, je suis encore ici, et je ne peux pas y croire.»

Pour Syracuse, le prochain match du tournoi ne sera pas du gâteau: un rendez-vous avec la puissante équipe de l'Université de l'Oklahoma. Mais Joseph jure que lui et sa bande vont être prêts.

«Tout le monde est très sérieux dans cette équipe, on veut aller jusqu'au bout... Je pense qu'on est bien préparés. Ça va être dur, mais à mon avis, on va gagner.»

En attendant de retrouver sa place dans l'alignement, Kris Joseph bosse encore plus fort aux entraînements... et passe un petit coup de fil à la famille chaque soir.

«La famille habite encore Côte-des-Neiges, je parle régulièrement avec ma mère, ma soeur et mon frère, raconte-t-il. Je leur dis que je suis content d'être ici. Et je m'entraîne parce qu'on ne sait jamais; une blessure, un gars expulsé, et l'entraîneur pourrait faire appel à mes services. Je m'exerce aussi en vue de la saison prochaine; je veux m'assurer que l'entraîneur n'ait pas le choix de m'utiliser...»