Les Celtics de Boston, champions en titre, rendent visite aux Lakers de Los Angeles jeudi pour un match «cadeau de Noël» entre les protagonistes de la finale 2008, les leaders de la présente saison et, c'est bien parti pour, les équipes qui se disputeront le titre 2009.

En juin, les hommes en vert s'étaient logiquement adjugé le titre en clôturant la série (4-2) par une humiliation sévère: 39 points d'écart (131-92). Depuis, les Celtics ont encore grandi, au point d'être devenus des géants craints et admirés dans tout le pays.

L'équipe de Boston qui débarque en Californie reste sur 19 succès consécutifs, record de la franchise battu (il datait de 1981-82, ndlr), et affiche un bilan de 27 victoires pour deux défaites. Jamais une équipe dans l'histoire de la NBA n'avait affiché un tel bilan après 29 matches.

Les Celtics sont ainsi partis sur les bases d'une saison à 76 victoires, ce qui serait, là encore, du jamais-vu. Le record appartient aux Bulls de Chicago de 1996, avec 72 succès dans la saison (sur 82 matches).

Ces Celtics-là, emmenés par un «Big three» (Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen) qui s'est élargi en quatuor avec l'avènement cette saison de Rajon Rondo (22 ans, 11 pts, 7,5 passes et 5 rebonds en moyenne), sont une machine à gagner, un collectif soudé, fixé sur un seul but: «repeat» (le doublé).

«Si nous ne gagnons pas le titre au bout, tout ça n'aura servi à rien, tout ça n'aura aucun sens, affirme Kevin Garnett, monstre de volonté sur le parquet. Notre but ultime, c'est de gagner encore une fois ce truc.» Tous les soirs, les joueurs de Doc Rivers servent le même refrain: «gagner, gagner, gagner».

La foule de Nouvelle-Angleterre apprécie, elle qui chantait cinq bonnes minutes avant la fin du match contre Philadelphie, mardi: «beat L.A., beat L.A.» («battez Los Angeles»).

Magic Johnson pessimiste

Battre Boston, seulement deux formations y sont arrivées cette saison, Indiana et Denver. Et plus personne depuis le 14 novembre.

Les Lakers (23 victoires, 5 défaites) en sont-ils capables? Les commentateurs pondérés expliquent qu'ils ont trop de lacunes défensives pour contenir Boston alors que d'autres, plus exaltés, affirment que les joueurs de Phil Jackson croient au Père Noël s'ils pensent que la meilleure attaque de la Ligue (107 pts en moyenne) va impressionner la défense la plus hermétique du pays (91,4 pts en moyenne), qui tient ses adversaires au plus faible pourcentage de réussite en NBA (42%).

Magic Johnson a beau avoir cinq bagues de champion aux doigts après avoir fait les beaux jours de «L.A.», il se veut pessimiste sur les chances des faciles leaders à l'Ouest, une conférence dont le niveau s'est affaibli cette saison (cinq de ses quinze équipes ont moins de 30% de victoires).

«Les Celtics sont meilleurs en attaque et meilleurs en défense, tranche l'analyste pour les chaînes ABC et ESPN. Les Lakers souffrent dans les tâches défensives. Il leur reste beaucoup de boulot pour arriver là où en sont les Celtics. Or, la défense, c'est une question de volonté. Il faut savoir s'y tenir.»

«Leur rotation, leur rapidité, leur polyvalence... Les Celtics sont impressionnants, ajoute-t-il. Cela se voit clairement qu'ils ne veulent qu'une chose: le doublé.»

«Les Celtics sont forts, ils l'ont prouvé, conclut-il. Maintenant, c'est aux Lakers de se montrer et de prouver quelque chose, prouver qu'ils veulent bien relever le défi que Boston va leur poser cette saison.»