Le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge a déclaré mercredi que «l'Agence mondiale antidopage (AMA) (avait) plus que dépassé les espérances de ses fondateurs» lors de la réunion de l'AMA marquant les dix ans de cette institution.

Selon lui, la lutte antidopage telle qu'elle se faisait avant la création de l'Agence, qui fut lancée officiellement le 10 novembre 1999, était «inefficace».

Au niveau du CIO, «la lutte contre le dopage peut être résumée en deux mots: tolérance zéro», a insisté le chirurgien belge, un des invités d'honneur des réunions des instances dirigeantes de l'AMA.

Il a rappelé que le CIO avait non seulement largement augmenté le nombre de contrôles antidopage ces dernières années, mais que les échantillons étaient conservés pendant huit ans, permettant de les réanalyser ainsi en cas de mise au point de nouveaux tests de détection de produits interdits.

Les athlètes qui ont écopé d'une sanction de plus de six mois pour une infraction aux règles antidopage ne peuvent pas participer aux jeux Olympiques suivants. «C'est une règle claire et juste», a estimé le président du CIO.

Mais selon lui, «il faut des sanctions sévères» également pour les médecins ou les membres de l'encadrement des athlètes qui les encouragent à se doper.

Effet positif de l'affaire Festina

Après l'affaire Festina qui éclaboussa le Tour de France 1998, le CIO avait poussé pour la fondation d'une agence indépendante réunissant à la même table représentants du mouvement sportif et des gouvernements, pour s'attaquer au problème.

Pour célébrer ses dix ans, l'AMA a choisi de délocaliser ses traditionnelles réunions de fin d'année de Montréal, où elle siège, à Stockholm, dans la prestigieuse salle du City Hall où sont remis les prix Nobel chaque année.

«L'affaire Festina a eu au moins un effet positif: la fondation de l'AMA», a déclaré l'ancien président de l'Union cycliste internationale, Hein Verbruggen, qui siéga dans les instances dirigeantes de l'AMA avant d'en claquer la porte.

Selon lui, les fédérations sportives ne pouvaient pas s'en sortir individuellement face à un dopage qui devenait de plus en plus sophistiqué et organisé dans les années 90. «Nous avons eu besoin du scandale Festina pour avoir ce que nous avons aujourd'hui», a ajouté M. Verbruggen, qui est membre du CIO.