Paris-Dakar, Vendée Globe, escalade de l'Everest, traversée record de l'Atlantique à la rame, excursions en Arctique et en Antarctique: il y a peu de défis que le Français Charles Hedrich n'a pas relevés.

L'aventurier, qui a créé l'association «Respectons la Terre», est présentement engagé avec six équipiers dans un tour du monde à la voile en passant par les deux pôles. Après avoir réalisé avec son compatriote Arnaud Tortel la première traversée Pôle Nord-Groenland en autonomie complète, cet hiver, il a joint l'équipage du voilier Glory of the Sea pour traverser le passage du Nord-Ouest.

«Nous aurions aimé emprunter une route plus nordique, mais les glaces étaient très compactes cette année, a expliqué Hedrich, de Paris, où il prépare ses prochains défis. Je rejoindrai le voilier pour les secteurs difficiles dans les mers du sud, près de l'Antarctique. Je ferai aussi l'étape de retour au Groenland.»

Ancien officier de marine marchande, Hedrich a fait fortune en revendant l'importante société européenne de chasseurs de tête qu'il avait créée en 1988. Depuis 2001, animé par une passion de la compétition et une volonté de sensibiliser le public aux enjeux environnementaux, il s'est lancé dans le sport d'aventure et est devenu une référence mondiale.

D'autres objectifs

À 50 ans, Hedrich est loin d'avoir atteint tous ses objectifs. L'an prochain, il souhaite relier les deux pôles en n'empruntant que des véhicules mus par des énergies renouvelables - vélo, voile, ski, parapente, kayak, kite surf... «J'avais beaucoup d'admiration pour Steve Fossett, et j'opère un peu dans la même logique que lui, explique-t-il. J'espère me joindre bientôt à une expédition visant l'ascension de quatre 8000 mètres en succession sans oxygène. Je rêve aussi d'une traversée aller-retour de l'Atlantique à la rame. Ma liste est encore longue.»

En se frottant régulièrement aux écosystèmes les plus extrêmes, Hedrich est témoin de la lente dégradation de ces milieux menacés, liée entre autres au réchauffement climatique.

«Cela m'a surtout frappé cet hiver, dans la traversée Pôle Nord-Groenland, raconte-t-il. À peine 20 jours après notre départ, nous sommes arrivés dans des secteurs entièrement libres de glace, alors que les experts nous avaient assurés que nous pourrions skier. Les conséquences sont vraiment spectaculaires.

«J'espère d'ailleurs sensibiliser le public, mais aussi les sportifs, à l'importance de préserver la nature et à l'intérêt de mettre de l'avant l'utilisation d'énergies naturelles et renouvelables.»