Dans une volonté d'améliorer les performances de ses athlètes sur les scènes nationale et internationals, la Fédération québécoise d'athlétisme (FQA) met en place un premier Centre provincial d'excellence en athlétisme et annonce la création d'un poste d'entraîneur-chef, qui devrait entrer en fonction dès septembre prochain. Les appels de candidatures ont été lancés plus tôt cette semaine.

«On a une volonté d'améliorer nos résultats et notre bilan de performances aux niveaux national et international, explique Marc Desjardins, directeur général de la Fédération. On s'est rendu compte qu'on devait changer des éléments dans notre structure de haut niveau, trop basée sur des initiatives individuelles ou de clubs. La fédération doit s'impliquer davantage.»

«Au fil de nos réflexions et dans les solutions qu'on a imaginées, on a établi que la première étape était d'avoir un entraîneur-chef qui serait hébergé dans un centre d'excellence, ajoute M. Desjardins. C'est une annonce qui était souhaitée dans le milieu, mais cette option a été mûrie pendant plusieurs mois, sinon plus d'un an.»

La FQA souhaite offrir un meilleur encadrement à ses athlètes de haut niveau. «On veut engager un entraîneur à temps plein qui travaillera avec un groupe restreint d'athlètes parce qu'on sait que les interventions doivent être plus individualisées», explique le directeur général. Ce nouvel entraîneur travaillera également de concert avec les entraîneurs d'athlètes d'élite et d'excellence «comme un mentor pour orienter le développement du haut niveau qui fait un peu défaut présentement».

«Une bonne nouvelle»

Au nouveau Centre provincial d'excellence en athlétisme, les athlètes pourront avoir accès à des infrastructures sportives, à de l'équipement, à des services médicaux et de sciences du sport. «On souhaite regrouper les services sous un même toit pour éviter que les athlètes courent à gauche et à droite. On sait maintenant que ce n'est pas uniquement l'entraînement qui fait que les athlètes ont des succès, mais aussi tout ce qui entoure la performance», dit M. Desjardins.

«C'est une bonne nouvelle pour la haute performance en athlétisme au Québec, se réjouit le coureur Charles Philibert-Thiboutot, spécialiste du 1500 m. Si on a des ressources et de l'expertise ici, ça favorisera la détection de jeunes talents et, en haut de la pyramide de la performance, ça incitera les athlètes québécois à demeurer dans la province. J'ai pris beaucoup de fierté - et mon coach aussi - à me développer en restant basé à Québec. Si on peut cultiver cette espèce de fierté, de pouvoir créer de la haute performance ici, c'est une bonne nouvelle.»

Il y a assurément de l'intérêt du côté de l'Université Laval, mais «on en est encore à l'étape de réflexion», indique Félix-Antoine Lapointe, entraîneur du club Rouge et Or. «On a eu des rencontres hier, on en a aujourd'hui et on en aura dans les prochains jours, précise M. Lapointe, également entraîneur de Charles Philibert-Thiboutot. C'est sûr qu'on trouve ça positif, mais on essaie de voir la forme que ça pourrait prendre dans notre environnement. De mon côté, il y a aussi une réflexion personnelle: est-ce que ça peut être intéressant pour moi? On analyse tout ça.»

Peu importe où sera situé le Centre d'excellence et qui sera l'entraîneur-chef, M. Lapointe voit dans cette initiative «un pas de géant» dans le développement du sport au Québec. «Donner aux athlètes une ressource dont le mandat principal est de les aider à obtenir de meilleurs résultats, c'est une très bonne nouvelle.»

«On peut déjà identifier les partenaires qui répondent à plusieurs critères pour devenir un centre d'excellence, dit Marc Desjardins. Il faut notamment avoir une piste intérieure et une piste extérieure. Mais je ne me fais pas d'a priori. On peut être surpris par des propositions imaginatives.» Les intéressés ont jusqu'au 6 juin pour poser leur candidature.

Photo Bernard Brault, Archives La Presse

Charles Philibert-Thiboutot