Nadia Comaneci, la reine des Jeux olympiques de 1976, désire voir les Montréalais vivre au rythme de la gymnastique durant la prochaine semaine.

Quarante-et-un ans après être devenue une icône des Jeux de Montréal, Comaneci est de retour dans la ville qui a changé sa vie dans le cadre de la 47e édition des Championnats du monde de gymnastique artistique, qui débuteront lundi.

L'événement qui s'étendra sur une semaine complète au Stade olympique accueillera 400 athlètes - 155 femmes et 245 hommes - en provenance de 71 différentes nations.

«Cette semaine, les gens parleront seulement de gymnastique, a déclaré Comaneci, porte-parole de l'événement, en conférence de presse dimanche. Je suis certaine qu'il y aura d'autres choses qui vont se passer durant cette semaine, mais le plus important, ce sera la gymnastique.

«Je suis tellement contente de faire encore partie de ce sport incroyable.»

Comaneci est devenue la première gymnaste dans l'histoire des Jeux olympiques à obtenir une note parfaite pour sa performance aux barres asymétriques. Elle a décroché un total de trois médailles d'or, une d'argent et une de bronze à Montréal alors qu'elle n'avait que 14 ans. Elle est la plus jeune gymnaste à avoir remporté une médaille d'or olympique.

«Les gens parlent de la fameuse note parfaite tout le temps, a mentionné Comaneci. Plusieurs fois, lorsque je rencontre des gens et qu'ils ont réalisé quelque chose de bien, ou qu'ils sont heureux à propos de quelque chose, ils appellent ça un "Nadia".

«C'est quelque chose qui va toujours me coller à la peau. Ma vie a été définie par l'exploit que j'ai accompli là-bas.»

Les Championnats du monde de gymnastique, tenus pour la première fois en 1903, sont de retour à Montréal pour la première fois en 32 ans. C'est le premier événement du nouveau cycle olympique, qui préparera les athlètes pour les Jeux d'été de 2020, à Tokyo.

L'événement débutera avec trois jours de qualifications, suivis de quatre jours de finales où 12 titres mondiaux seront en jeu.

Les organisateurs affirment que plus de 50 000 billets ont été vendus, éclipsant leur objectif initial de 37 000.

«C'est la crème de la crème, les meilleurs gymnastes au monde sont réunis à Montréal, a évoqué Kyle Shewfelt, médaillé d'or canadien aux Jeux olympiques d'Athènes, en 2004. Plusieurs légendes seront présentes et d'autres naîtront.»

Certains des athlètes les plus connus seront de la compétition.

Du côté des dames, il y a la Néerlandaise Sanne Wevers, qui a remporté la médaille d'or en équipe aux Jeux de Rio l'été dernier, la Roumaine Catalina Polor et Oksana Chusovitina, âgée de 42 ans et originaire de l'Ouzbékistan.

La favorite du public Simone Biles, des États-Unis, sera absente, puisqu'elle a pris une année sabbatique de la compétition.

Du côté des hommes, le Japonais Johei Uchimura est en quête d'un septième titre général consécutif aux Championnats du monde.

Mais Comaneci affirme que la situation est propice pour les plus jeunes, les gymnastes moins connus qui désirent faire leur nom, tout comme elle l'a fait.

«Ceci est une nouvelle génération, 60 pour cent sont de nouveaux gymnastes dans le circuit compétitif, a ajouté Comaneci. Le fait que Simone prend une pause de la compétition pour un an, tout le monde peut avoir sa chance de remporter le titre général. C'est ce qui rend cette compétition si excitante. Sur papier, nous savons de quoi les athlètes sont capables, mais ils doivent livrer la marchandise.»

Le Stade olympique a été transformé et possède 10 000 places spécifiquement pour l'occasion. Les organisateurs ont construit un mur de 130 mètres de long et 18 mètres de haut afin de créer une atmosphère plus intime dans l'espace central, qui peut habituellement accueillir 55 000 personnes.

Ajoutez à tout ça un écran géant de 10 tonnes, les luminaires et les haut-parleurs. Le président du comité organisation, Richard Crépin, affirme que c'est un mélange entre une compétition de gymnastique et un concert de rock.

«Nous sommes fous, a-t-il ajouté. La gymnastique est un sport magnifique et nous ne le mettons pas suffisamment de l'avant. Nous ne faisons pas ce genre d'événement sur une base régulière. C'est très difficile, surtout sur le plan financier.»

Crépin a avoué que le projet a coûté 14,5 millions $ à organiser. Un peu plus de la moitié des coûts ont été financés par le secteur public.

ARCHIVES LA PRESSE

Nadia Comaneci lors des JO de Montréal, le 22 juillet 1976.