«L'agence mondiale antidopage n'est pas là pour qu'il y ait des athlètes russes à Rio», a rappelé dans la presse américaine samedi le président de l'AMA Craig Reedie, expliquant que la Russie devait avant tout réformer en profondeur son système de lutte contre le dopage.

«Ce qui nous intéresse, c'est de savoir si la Russie se conforme ou non à la législation, à savoir le code mondial de l'AMA», a répondu Reedie dans un entretien au magazine Newsweek à la question de savoir si la Russie participera aux épreuves d'athlétisme des Jeux olympiques 2016.

«La rapidité à laquelle la Russie récupérera son homologation n'est pas le problème, nous ne sommes pas là pour qu'il y ait des athlètes russes à Rio, nous existons pour être sûrs que la Rusada (agence antidopage russe, NDLR) soit suffisamment réformée et qu'elle retrouve son homologation», a-t-il poursuivi.

«Une fois que cela sera le cas, il reviendra aux autorités compétentes, la Fédération internationale d'athlétisme et le Comité international olympique, de décider si la Russie peut être à Rio», a-t-il rappelé.

La participation de la Russie aux épreuves d'athlétisme des JO-2016 en août n'est pas acquise puisqu'elle est suspendue depuis novembre de toute compétition internationale par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

Une commission indépendante mandatée par l'AMA a mis à jour un système de dopage institutionnalisé dans l'athlétisme russe.

«Nous sommes en contact avec le ministre russe des Sports, ils souhaitent clairement que leur agence antidopage retrouve son homologation, nous avons travaillé avec eux pour mettre en place un programme pour que cela soit le cas, à leur coût, et ils y travaillent», a souligné le président de l'AMA.

Reedie a par ailleurs estimé que Sebastian Coe, le président de l'IAAF, «avait toutes les qualités nécessaires pour réussir la transformation recommandée par Dick Pound», l'auteur du rapport qui a révélé l'étendue de la corruption au sein de la Fédération internationale avant l'élection de Coe.

Le patron de l'AMA a enfin regretté qu'«il existe des conflits d'intérêts dans le fait que les fédérations internationales qui doivent promouvoir leur sport soient aussi en charge de faire la police».

Il a cité en exemple l'UCI, la fédération internationale de cyclisme: «L'UCI a eu des problèmes, c'est clair, qui n'étaient pas limités à un pays. Mais elle a maintenant décidé de confier les contrôles et la gestion des cas de dopage à une entité indépendante», a-t-il salué.