Après avoir promis pour une dernière fois à la communauté internationale de l'athlétisme de toujours se battre pour elle, Sebastian Coe a défait Sergei Bubka lors d'une élection mercredi et a gagné un mandat de quatre ans à la présidence de la Fédération internationale d'athlétisme.

Âgé de 58 ans, Coe, qui a remporté le scrutin 115-92, remplace Lamine Diack. Le Sénégalais de 82 ans a cédé son poste après 16 ans. Le Britannique aura la tâche de convaincre le public que l'organisme peut s'attaquer correctement au fléau du dopage.

Deux fois champion olympique et président du comité organisateur des Jeux de Londres en 2012, Coe aurait franchi 700 000 kilomètres au cours de sa campagne et il avait seulement présenté sa candidature pour la présidence, ce qui signifie qu'il aurait perdu de son influence au sein de l'IAAF s'il avait été défait lors de l'élection précédent les Championnats mondiaux d'athlétisme de Pékin, qui prendront leur envol ce samedi.

«Pour moi, il s'agit du sommet de ma carrière. C'est mon sport, ma passion. C'est ce dont j'ai toujours rêvé de faire», a dit Coe, qui avait précédemment déclaré au congrès de l'IAAF que cette victoire à l'élection était le plus beau moment de sa vie, exception faite du moment où il est devenu père.

Âgé de 51 ans, Bubka est un ancien champion olympique et mondial au saut à la perche. Il était aussi candidat à la vice-présidence, poste qu'il occupait et qu'il a pu conserver.

«Je sais que l'athlétisme sort grandi, a lancé Bubka. Rien n'a changé dans ma vie. Je vais continuer de servir l'athlétisme avec dignité et passion, comme je l'ai fait auparavant.»

Coe a encensé Bubka, déclarant que ce dernier avait contribué à une campagne au cours de laquelle «le sport a eu l'occasion de reprendre son souffle (...) et se renouveler».

«Les élections sont un bon moment pour un sport de prendre le temps de réfléchir à son avenir. Je suis certain que nous sortons de ce processus plus fort», a-t-il ajouté.

Cette élection présidentielle a été perturbée par les intenses critiques à l'endroit de l'organisme à la suite de rapports médiatiques faisant état de son inaction face à un problème évident et étendu de dopage sanguin.

Le télédiffuseur allemand ARD et le Sunday Times de Londres ont publié des résultats de tests antidopage qui leur ont été coulés provenant d'une étude menée en 2011. Ces résultats, tirés d'une banque de données de l'IAAF, démontrent que le dopage sanguin était un fléau en athlétisme.

La semaine dernière, l'IAAF a nié avoir tenté d'empêcher la publication de cette étude et confirmé que 28 athlètes ont été piégés à la suite de nouveaux tests menés sur des échantillons recueillis aux Mondiaux 2005 et 2007. L'IAAF ajoute qu'aucun de ces athlètes ne participera aux Mondiaux de Pékin.

Coe, qui a qualifié la semaine dernière ces allégations de «déclaration de guerre» contre l'athlétisme, a proposé la mise sur pied d'un tribunal antidopage complètement indépendant. Dans son dernier discours devant les membres de l'IAAF, Diack a affirmé que la fédération a toujours été au premier rang  de la lutte au dopage, propos qu'a plus tard appuyés Coe.

Il a cependant refusé de donner plus de détails quant au processus de tests indépendants, mais a ajouté qu'il établirait les bases de travail avec son comité, avant et après le 31 août, date à laquelle il remplacera officiellement Diack

«C'est zéro tolérance pour moi concernant le dopage. Je vais m'assurer du plus haut niveau de vigilance», a martelé Coe.

Pas moins de 211 fédérations ont participé au scrutin. Les fédérations de l'Afghanistan et de l'Iran étaient absentes, tandis que celle du Gabon est présentement suspendue.