La «Légende» du sprint Usain Bolt est bien de retour à un mois des Mondiaux de Pékin après avoir avalé le 100 m deux fois en 9 sec 87/100e en l'espace de 60 minutes, lors de la 11e étape de la Ligue de diamant vendredi soir à Londres.

Bolt, «back» mais pas encore «beautiful», a phagocyté une réunion mal engagée avec une pluie battante qui a régressé en cours de programme, avant de s'effacer pour la finale de «Sa Majesté».

Dans ces conditions, une seule meilleure performance mondiale (MPM) de la saison a été établie, en clôture de programme par le Britannique Mo Farah sur 3000 m (7:34.66).

Et le concours de la perche, la piste d'élan étant inondée, a été reportée à samedi après-midi pour la seconde journée de la réunion londonienne.

Bolt, absent de la compétition depuis le 13 juin pour des problèmes physiques au bassin, avec compensations sur la jambe gauche, a rassuré ses partisans et levé la plupart des doutes à son sujet.

Il a choisi le lieu, sur la piste même de son deuxième «triple sacre» olympique en 2012.

Départ raté

Techniquement, et pour ses deux courses, la première partie a été laborieuse, avec en finale un départ raté et un temps de réaction médiocre (173 millièmes de seconde).

La mise en action a été du même tonneau. Et contrairement à la série, quand il avait coupé son effort à 10 m de la ligne, le sextuple champion olympique a poussé jusqu'au bout. Il a finalement devancé, grâce à sa redoutable accélération, l'Américain Michael Rodgers (9.90) et le Jamaïcain Kemar Bailey-Cole (9.92).

Ce chrono est aussi un sacré bond en avant. Jusqu'à Londres, Bolt n'avait couru qu'un seul 100 m cette saison, en 10 sec 12/100e en avril à Rio, lors d'une exhibition à l'invitation du Jockey Club local. Ce qui en faisait le 62e performeur de 2015. Inimaginable pour le pur-sang des stades.

Il lui reste désormais un mois pour grappiller encore quelques centièmes, dans l'optique d'un duel magistral aux Mondiaux de Pékin avec l'Américain Justin Gatlin, meilleur performeur mondial de la saison en 9 sec 74/100e.

Côté négatif, le faible écart enregistré avec Rodgers, nettement battu par Gatlin ces dernières semaines, ne plaide pas en faveur du recordman du monde (9.58).

«Avant tout, c'était une bonne course. Bien sûr, je voulais courir plus vite, mais mon départ a été très pauvre. Tout a découlé de ça», a expliqué Bolt.

«J'ai besoin encore de travailler dur pour Pékin. Je dois encore faire des efforts, a-t-il ajouté. Je me sens bien physiquement. Si j'améliore mon départ, ce sera super. Je dois être plus régulier».

Même Glenn Mills, son coach, était satisfait de la «transition» de son poulain en série. Mais moins de sa perte de lucidité au départ de la finale.

«Tout est possible à Pékin. À l'entraînement, je ne fais pas cette erreur (du départ). Parce qu'il n'y a pas de pression et que vous pouvez exécuter tout ça en toute sérénité», a conclu le phénomène du sprint.