Un an après son triomphe olympique, le Britannique Mo Farah s'est adjugé le titre mondial du 10 000 m samedi, lors d'une première journée des Mondiaux d'athlétisme de Moscou où Usain Bolt a réussi son entrée, sans forcer.

Les 14es championnats du monde d'athlétisme ont débuté comme les Jeux de Londres s'étaient terminés: avec Usain Bolt et Mo Farah en superstars du jour.

Ils n'ont cependant pas pu échapper à l'ère du temps, avec l'annonce officieuse d'un nouveau contrôle positif concernant une sprinteuse, cette fois la Trinidadienne Kelly-Ann Baptiste, médaillée de bronze du 100 m en 2011 et qui pointait à la 3e place des bilans mondiaux. Elle ne sera donc pas de la fête à Moscou, au contraire de Farah, qui a su répondre aux attentes.

Sur la piste, c'est bien le Britannique d'origine somalienne qui a le plus mérité les honneurs, avec sa tactique de prédilection: une course en retrait avant de mettre la concurrence à ses pieds dans les 800 derniers mètres, pour une victoire en 27 min 21 s 71/100e.

Farah, 2e sur 10.000 m il y a deux ans, a pris sa revanche sur l'Éthiopien Ibrahim Jeilan sacré à Daegu, dominé au sprint et à son tour médaille d'argent (27:22.23).

«J'ai eu l'expérience de ce qui s'est passé il y a deux ans. Cette fois, je l'ai vu venir», a déclaré Farah. «C'était incroyable de venir ici et de remporter le titre qui me manquait», a-t-il ajouté.

Le Kényan Paul Tanui a pris la médaille de bronze (27:22.61).

Travées à moitié vides

Avec son «MoBot» - un M avec ses bras au-dessus de la tête - il a en tout cas permis au stade Luzhniki de vibrer un peu pour l'athlétisme, pour la première fois depuis les jeux Olympiques de 1980.

Mais les travées à moitié vides ne lui auront sans doute pas procuré les mêmes émotions qu'un an plus tôt, à domicile. Il y regoûtera tout de même avec appétit vendredi prochain, pour tenter le doublé avec le 5000 m, dont il est le tenant du titre mondial et olympique.

Un peu avant, le Kenya s'est offert le premier titre de ces Mondiaux grâce à Edna Kiplagat au marathon féminin. Celle-ci devient la première femme de l'histoire à conserver le titre mondial du marathon (2 h 25:44).

Après sa médaille d'argent aux jeux Olympiques l'an dernier, Kiplagat confirme son excellence, pour ce qui était seulement le 9e marathon de sa carrière, à bientôt 34 ans et après quatre maternités.

La Kényane s'est défait dans les deux derniers kilomètres de l'Italienne Valeria Straneo (2 h 25:58.) alors que la Japonaise Kayoko Fukushi s'est adjugée la médaille de bronze (2 h 27:45.)

Bolt service minimum

Mais l'attraction du jour a bien sûr été l'entrée en piste du Jamaïcain Usain Bolt, sextuple champion olympique.

Le recordman du monde du 100 m, revanchard après son faux départ de Daegu en 2011, a fait le service minimum, y compris au niveau du show, pour se défaire des séries de la discipline-reine (10.07).

Son principal adversaire l'Américain Justin Gatlin a lui aussi déroulé (9.99 avec vent défavorable de 0,3 m/s).

La perche masculine a offert un joli clin d'oeil à l'histoire avec la qualification en finale des deux frères français Renaud et Valentin Lavillenie, une première depuis 1993 et les frères Bubka.

À mi-décathlon, l'Américain Ashton Eaton justifie son titre de champion olympique en pointant en tête. Après cinq épreuves et 4502 pts, il devance de peu son compatriote Gunnar Nixon (4493) et l'Allemand Michael Schrader (4427).

L'ambiance montera d'un cran dimanche, avec le 10 000 m dames de l'Éthiopienne Tirunesh Dibaba, et surtout la finale du 100 m en clôture de programme à 21 h 50 locales.