L'heure de la reconquête a sonné pour la superstar de l'athlétisme mondial Usain Bolt, avec la finale du 100 m des Championnats du monde de Moscou dimanche soir, où il voudra effacer son faux départ de 2011.

Il est seul grand favori de la course comme il a pu être seul dans la détresse en Corée du Sud, deux ans plus tôt.

Dimanche à 13 h 50, Bolt, le roi du chronomètre, a l'occasion de remettre les pendules à l'heure.

Il y a deux ans à Daegu, Bolt avait forcé le trait et son départ pour maximiser ses chances, poussé dans ses retranchements par son partenaire d'entraînement Yohan Blake. Son faux départ reste comme une des images fortes de l'athlétisme de ces dernières années.

Cette fois, pas de Blake dans les pattes, puisqu'une de ses cuisses manque de fraîcheur. Pas de Tyson Gay ou d'Asafa Powell non plus. Les deux sont cloués au sol par le dopage, et Powell n'était de toute façon pas qualifié en individuel.

Le sprint mondial se retrouve donc comme un poulet dont la tête, celle de Bolt, ce serait largement détachée du corps.

À son meilleur niveau, Bolt possède en effet 20 centièmes d'avance sur la concurrence. Et même si cette saison, avec un meilleur chrono de 9 sec 85/100e,  il n'a que 2 centièmes de marge sur son compatriote Nesta Carter et quatre sur l'Américain Justin Gatlin, on voit mal qui pourrait être le renard dans le poulailler.

Justin Gatlin se pose simplement en dernier rempart d'une Amérique qui devrait subir la domination jamaïcaine dans le sprint, une nouvelle fois.

La tsarine Isinbayeva

Le champion olympique 2004, suspendu quatre ans pour dopage à la testostérone entre 2006 et 2010, espère bien rattraper le temps perdu, comme il a déjà commencé à le faire aux JO l'an dernier avec une médaille de bronze sur la ligne droite.

Derrière, la masse des poursuivants est compacte. Les postulants au podium sont de toutes nationalités, avec outre Carter, les espoirs européens portés par le Britannique James Dasaolu (9.91) et les Français Jimmy Vicaut (9.95) ou Christophe Lemaitre (10.07 cette année, mais 4e en 2011).

L'autre attraction du jour sera la reine éthiopienne Tirunesh Dibaba, qui visera un 3e titre mondial sur 10 000 m après ceux de 2005 et 2007.

Dibaba, double championne olympique en titre de la distance, espère retrouver une couronne qu'elle a dû rendre sans combattre, blessée en 2009 comme 2011 lors des deux dernières éditions des Mondiaux.

Dimanche sera également le jour de consécration pour la longueur dames, avec une bataille annoncée entre l'Américaine Brittney Reese, la Nigériane Blessing Okagbare et la Russe Darya Klishina.

Enfin, les décathloniens termineront leurs travaux d'Hercule, avec l'objectif titre pour l'Américain Ashton Eaton, recordman du monde de la discipline.

Il s'agira également de l'entrée en lice des hurdleurs, avec l'armada américaine (Merritt, Richardson, Wilson).

Et le public russe ne manquera pas de faire une ovation à sa tsarine Yelena Isinbayeva, pour les qualifications de la perche en soirée.