Loin des projecteurs braqués sur le drame de la libération sous caution d'Oscar Pistorius, les proches de sa défunte petite amie continuent à vivre leur propre tragédie faite de chagrin, de frustration et de confusion.

La famille de Reeva Steenkamp a aussi admis nourrir quelques griefs par rapport aux efforts du clan Pistorius pour lui communiquer leurs condoléances.

De son côté, l'athlète a passé la journée de samedi à la résidence de son oncle située dans un quartier riche de Pretoria, la capitale sud-africaine, après qu'un juge l'eut libéré sous caution au terme d'une audience de quatre jours ayant captivé l'Afrique du Sud et le reste du monde.

Le champion paralympique est accusé de meurtre prémédité en lien avec la mort de sa copine survenue le 14 février. Il prétend l'avoir tuée accidentellement, ouvrant le feu en croyant avoir affaire à un intrus qui s'était introduit chez lui.

«Nous sommes extrêmement reconnaissants qu'Oscar soit maintenant de retour à la maison», a déclaré Arnold Pistorius, l'oncle du coureur, dans un communiqué. «Ce qui s'est passé a changé nos vies de manière irrévocable.»

Mike Steenkamp, l'oncle de Reeva, a expliqué à l'Associated Press que, dans un premier temps, le clan Pistorius n'avait pas transmis ses condoléances ni tenté de communiquer avec les parents éplorés de la victime, mais qu'il avait depuis essayé de se reprendre d'une façon qu'il a qualifiée d'inappropriée.

Après que l'athlète de 26 ans eut été libéré sous caution jeudi, ce qui correspond à une victoire pour la défense, Arnold Pistorius avait déclaré que la famille était soulagée, mais qu'elle pleurait également la disparition de Reeva.

«Tout le monde voulait sauter de joie», a avancé M. Steenkamp au sujet de l'état d'esprit des Pistorius après le verdict. «Je pense que ça vraiment été fait au mauvais moment.»

Dans un article publié samedi par le journal afrikaner Beeld, la mère de Reeva, une mannequin de 29 ans diplômée en droit, a révélé avoir reçu un bouquet de fleurs et une carte de la part des proches de l'olympien.

«Qu'est-ce que cela veut dire? Rien», a indiqué June Steenkamp au Beeld, ajoutant toutefois que la famille d'Oscar Pistorius devait être dévastée et qu'elle n'avait rien fait de mal. «Ce n'est pas de leur faute.»

Dans une déclaration sous serment, Pistorius a soutenu qu'il était «absolument mortifié» de la mort de sa «chère Reeva» et a souvent éclaté en sanglots durant l'audience pour sa libération sous caution. Le procureur Gerrie Nel a toutefois laissé entendre que le désespoir de l'accusé venait plutôt de ses ennuis avec la justice qui mettaient en péril sa carrière.

«Peu importe combien d'argent il a et le talent de son équipe, il devra vivre avec sa conscience s'il permet à ses avocats de mentir pour lui», a affirmé Barry Steenkamp, le père de Reeva, en entrevue avec Beeld.

«S'il dit la vérité, peut-être que je pourrai lui pardonner un jour», a-t-il poursuivi. «Mais si les choses ne se sont pas passées comme il le dit, il doit souffrir et il souffrira. Il n'y a que lui qui sait.»

Reeva Steenkamp a été incinérée lors d'une cérémonie qui s'est déroulée le 19 février à Port Elizabeth, sa ville natale.