Les milliers de participants du marathon de Montréal pourraient devoir régler leur réveille-matin un peu plus tôt à l'avenir. Le directeur de l'épreuve, Bernard Arsenault, envisage de devancer le coup d'envoi de la course pour déjouer la canicule.

Les marathoniens partent actuellement à 8h30 et les demi-marathoniens, à 10h. Ces départs sont relativement tardifs lorsqu'on les compare à ceux d'autres épreuves. Dès l'année prochaine, les participants du demi-marathon vont partir en même temps que ceux du marathon. Mais Bernard Arsenault aimerait que le départ de l'épreuve se fasse encore plus tôt, vers 7h30.

«Pour les coureurs, ce serait l'idéal, a expliqué le directeur du marathon de Montréal en entrevue avec La Presse. Je ne vous cacherai pas que s'il y avait possibilité de négocier avec la Ville de Montréal, de regarder les possibilités avec les transports en commun, avec le métro, avec la police sur le parcours...»

Même si un changement d'heure «serait idéal», l'homme à la barre du marathon doute qu'on assiste à un changement dès l'année prochaine. «D'un point de vue logistique, ça demande beaucoup d'études», dit-il. Rappelons que M. Arsenault négocie avec la Ville depuis des années pour changer le parcours de l'épreuve, en vain.

Un porte-parole, Darren Becker, a indiqué que le maire de Montréal était ouvert à ce qu'on étudie la question. Il a aussi laissé entendre qu'il y aurait une annonce sur un nouveau parcours en cours d'année.

La chaleur rarement mortelle

La dernière présentation du marathon a eu lieu dans une chaleur intense et M. Arsenault veut éviter que se reproduise un pareil scénario. Un marathonien de 32 ans est par ailleurs décédé à la toute fin de la course du 25 septembre dernier. Mais selon des experts, changer l'heure de l'épreuve aurait peu d'incidence sur le risque d'accident mortel. Cela pourrait toutefois augmenter le confort des coureurs.

«L'heure de départ ne fait pas une grande différence statistique», dit Donald Redelmeier, auteur d'une récente étude sur la mortalité dans les marathons.

Kevin Harris, du Minneapolis Heart Institute, a quant à lui réalisé une étude qui conclut que les triathlètes courent trois fois plus de risques de mourir dans une épreuve que les marathoniens. Il estime que si, statistiquement, le fait de courir dans la chaleur n'augmente pas le risque d'incident cardiaque, cela augmente le stress du coureur. «Ce stress peut participer à des cas de mort subite», note-t-il.

Il y a 1 mort pour 100 000 participants dans les marathons. «Donc, puisqu'il y a 20 000 participants à Montréal, il y a 20% de risque que quelqu'un meure d'un arrêt cardiaque», explique M. Redelmeier, de l'Université de Toronto. Il souligne que ça «reste très peu».

Un départ plus matinal n'aurait probablement pas pu sauver une vie il y a 10 jours, à Montréal. Mais ce changement pourrait prévenir plusieurs cas de déshydratation, notent les experts, et rendre la course plus agréable pour tous.