Usain Bolt et les autres: le triple champion du monde et olympique a donné un sacré coup d'accélérateur aux Mondiaux d'athlétisme en dominant la finale du 200 m, un succès assorti du 4e chrono de tous les temps (19.40), samedi soir à Daegu.

«Je n'étais pas mu par la colère (après sa disqualification pour faux départ en finale du 100 m, NDLR). Je voulais juste courir fort pour dire à mes fans "je suis désolé"», a déclaré le triple champion du monde et olympique (100m, 200 m, 4X100 m).

«Je ne suis pas dans ma meilleure forme, mais évidemment c'est un très bon chrono», a ajouté Bolt, 25 ans. Le Caribéen, qui a réalisé cinq des six meilleurs temps de l'histoire sur 200 m, a adoubé le Français Christophe Lemaitre, médaille de bronze en 19 sec 80/100es.

Lemaitre a fait progresser de 36/100es l'ancien record national qu'il co-détenait.

Déjà argent sur 100 m, l'Américain Walter Dix (19.70) a touché le même métal sur le double tour de piste.

Bolt, «L'Éclair», a clos idéalement le programme de la 8e et avant-dernière journée qui a fait enfin décoller la manifestation. Les favoris ont assuré leur statut, y ajoutant la manière avec la contribution d'un vent finalement favorable.

Survolant les haies hautes du 100 m, l'Australienne Sally Pearson a ainsi établi, en 12 sec 28/100es, la 4e performeuse de l'histoire, à 7/100es du vieux record du monde de la Bulgare Yordanka Donkova (12.21 en 1988).

«J'ai eu la chance de ne pas connaître de problème physique cette saison. J'espère atteindre mon sommet aux JO de Londres, avec peut-être le record du monde», a souligné la championne de Sydney.

Oubli réparé

Asbel Kiprop, déjà champion olympique, a offert au Kenya plus que l'or du 1500 m et une 14e médaille en Corée du Sud. Il a aussi réparé un oubli. C'est la première victoire du pays dans la discipline en 13 éditions de Championnats du monde. Bernard Lagat et Yusuf Saad Kamel, kényans de naissance, s'étaient bien imposés en 2007 et 2009, mais sous les maillots américain et bahreïnien.

Pour oublier la déception de 4e places mondiales à Osaka et Berlin, Kiprop a été capable de couvrir les 300 derniers mètres en moins de 39 secondes. Et Silas Kiplagat a complété la revanche kényane en s'emparant de l'argent.

Les États-Unis ont consolidé leur leadership au tableau des médailles (21 dont 10 en or) avec le succès escompté de leurs dames du relais 4X400 m. Allyson Felix, en 2e relayeuse décisive, a pour sa complété sa panoplie de podiums, après les 2e et 3e places individuelles sur 400 et 200 m. Et une 4e médaille est en vue pour la Californienne, engagée sur le 4X100 m dimanche.

La Russie a continué sa moisson (17 breloques, dont 7 du plus beau métal) sur les ailes de la belle Anna Chicherova, à la hauteur, et grâce au train inépuisable de Sergey Bakulin au 50 km marche. Transformée par sa maternité -la petite Nika aura un an le 7 septembre -, Chicherova lui a dédié ce 1er titre majeur.

L'Allemagne est toujours une puissance dans les lancers grâce à ses jeunes talents. Après le succès la veille de David Storl (21 ans) au poids, c'est Matthias De Zordo (23 ans), au javelot (86,27 m), qui a fait retentir l'hymne de la République fédérale.

De Zordo a aussi abattu un monument, battant le Norvégien Andreas Thorkilsen, double champion olympique et du monde, qui a néanmoins arraché la médaille d'argent.