La Sud-Africaine Caster Semenya, championne du monde du 800 m mercredi à Berlin mais soupçonnée d'être un hermaphrodite, a failli ne pas aller chercher sa médaille d'or, révèlent sa famille et des responsables dans la presse locale vendredi.

«Elle a dit qu'elle ne voulait pas aller sur le podium, mais je lui ai dit qu'elle le devait», a expliqué le président de la Fédération sud-africaine d'athlétisme, Leonard Chuene, au quotidien The Times.

«Elle m'a dit: 'Personne n'a jamais dit que je n'étais pas une fille, mais pour les gens ici (à Berlin), je ne le suis pas. Je ne suis pas un garçon. Pourquoi est-ce que vous m'avez amenée ici? Vous auriez dû me laisser chez moi dans mon village'», a-t-il rapporté.

La famille de Semenya a fait part de sa colère devant la décision de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) de diligenter un comité d'experts pour enquêter sur le genre de leur fille de 18 ans, inconnue il y a encore quelques mois.

«Nous n'accepterons pas qu'elle subisse ces tests, et nous sommes d'accord avec elle, il vaudrait mieux pour elle qu'elle rejette la médaille. Nous refusons que notre fille soit déshonorée», a déclaré son père, Jacob, au Times.

«Ils veulent l'examiner, mais cela n'arrivera pas de mon vivant. C'est une femme. Je lui ai donné naissance. Ils doivent donner à ma fille ce qu'elle mérite. Elle a gagné cette médaille», a ajouté sa mère Dorcus.

Semenya est devenue une héroïne nationale en Afrique du Sud, où elle a reçu le soutien appuyé du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir.

Vendredi, le tabloïd Sowetan a publié en une la copie de son certificat de naissance, où elle est déclarée comme fille, sous le titre «C'est une fille», ainsi qu'une photo où Caster Semenya apparaît jeune fille au milieu de camarades de classe.