Un an après le sacre d'Usain Bolt à Pékin, les championnats du monde d'athlétisme de Berlin (15-23 août) devraient à nouveau vibrer au rythme des foulées du sprinteur jamaïcain, qui aura toutefois fort à faire cette année face à l'Américain Tyson Gay, en tête des bilans mondiaux sur 100 m et 200 m.

Triple champion olympique et triple recordman du monde (100 m, 200 m, 4x100 m), Bolt se présente en Allemagne en favori des épreuves de sprint à Berlin, malgré son déficit de performance face à Gay cette année. L'Américain a couru en 9,77 secondes à Rome le mois dernier, contre les 9,79 de «Ligthning» Bolt à Saint-Denis. Sur 200 m, Gay a réalisé 19,58 secondes, un centième de mieux que le showman jamaïcain.

Mais dans les deux cas, Bolt a couru sous la pluie, avec un vent défavorable. Et à Pékin, Gay était complètement passé à côté des Jeux en raison d'une saison marquée par les blessures. Berlin devrait donc départager les deux hommes les plus rapides du monde, qui s'affronteront pour la première fois cette saison. Premier élément de réponse avec la finale du 100 m, programmée dès dimanche soir.

«J'ai toujours su que je pouvais le défier. Ce n'est pas comme s'il avait toujours été le recordman du monde (9,67 secondes) ou le médaillé d'or olympique. Pour moi, il a toujours été Usain Bolt», déclare Gay, triple champion du monde (100 m, 200 m, 4x100 m) lors des derniers Mondiaux, à Osaka, il y a deux ans. «Je l'ai déjà battu, il m'a déjà battu.»

Au-delà du duel Gay-Bolt, les Etats-Unis chercheront également à retrouver leur rang de première nation du sprint mondial, perdu l'an dernier à Pékin au profit de la Jamaïque, qui avait raflé tous les titres, à l'exception du relais 4x100 m féminin. Reste encore à mesurer les conséquences des dissensions apparues au sein de l'équipe jamaïcaine, et des contrôles positifs à un produit stimulant de cinq coureurs en juin. Les athlètes ont depuis été innocentés par manque de preuves.

Sur 400 m masculin, au moins, l'affrontement devrait être 100 pour cent américain. Jeremy Wariner, double champion du monde en titre, visera la passe de trois face au nouveau maître du tour de piste, LaShawn Merritt, qui l'avait battu pour le titre olympique à Pékin.

Si un record du monde n'est jamais à exclure lorsque Bolt foule le tartan, la règle s'applique également à Yelena Isinbayeva à la perche. Après son record à 5,05 m à Pékin, la Russe a connu une saison délicate, allant jusqu'à se faire battre par la Polonaise Anna Rogowska le mois dernier à Londres. Mais la «tsarine» a pour habitude de marquer son territoire lors des grandes occasions...

Autre moment attendu chez les femmes, le duel annoncé au saut en hauteur entre la championne du monde en titre, la Croate Blanka Vlasic, et la star montante allemande Ariane Friedrich. Devant son public, la jeune Allemande de 25 ans a battu la vice-championne olympique lors de leur unique confrontation cette année, en Golden League à Berlin, avec un saut à 2,06 m.

Doublé médaillé d'or olympique (5000 m et 10 000 m), l'Ethiopien Kenenisa Bekele tentera à Berlin de décrocher son quatrième sacre mondial consécutif sur 5000 m, et pourrait doubler sur 10 000 m. Avec, en ligne de mire, le titre honorifique de plus grand coureur de fond de l'histoire, devant son compatriote Haile Gebreselassie.

Après son abandon et sa grosse déception de Pékin, Yohann Diniz visera l'or sur 50 km marche, après l'argent obtenu à Osaka il y a deux ans. Les Bleus sont également attendus sur demi-fond avec Mehdi Baala sur 1500 m, vice-champion du monde 2003, et surtout Maheidine Mekhissi-Benabbad, vice-champion olympique du 3000 m steeple l'an dernier.

A nouveau blessé, Ladji Doucouré, champion du monde du 110 m haies à Helsinki en 2005, ne sera pas présent à Pékin. Le forfait du Français, conjugué à l'absence du Chinois Liu Xiang, ouvre un boulevard au champion olympique cubain Dayron Robbles, qui devra toutefois se méfier de l'Américain Terence Trammell.