La mise hors-la-loi du faux départ en sprint, long serpent de mer, sera mis au vote du 47e congrès de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) mercredi à Berlin, avec de bonnes chances d'être adoptée, a indiqué mardi à l'AFP le secrétaire général Pierre Weiss.

En 2005, à Helsinki, la recommandation du conseil avait été retirée juste avant le vote, de crainte d'une issue défavorable après que plusieurs délégués eurent exprimé leur opposition à la tribune.

«Les esprits n'étaient pas encore mûrs. Il fallait un travail d'explication et de lobbying. Et nous avons l'aval de la commission technique», a souligné M. Weiss.

Escamoté en 2007 à Osaka (Japon), le sujet de la tolérance zéro dans les épreuves de sprint (du 100 au 400 m, y compris les courses de haies, ainsi que les relais) semble cette fois réunir une majorité consistante au sein des 213 pays membres de la Fédération internationale. «En 2010, il n'y a ni JO ni Mondiaux, aussi les athlètes pourront prendre leurs marques avec la nouvelle règle», a plaidé Lamine Diack, président de l'IAAF. Auteur du doublé historique 400/800 m aux JO de Montréal, en 1972, le Cubain Alberto Juantorena est «à fond pour», car «tous sont ainsi à égalité sur la ligne de départ».

En vigueur depuis le 1er janvier 2003, la règle actuelle absout l'auteur du premier faux départ mais disqualifie le responsable du 2e départ anticipé, même s'il n'a pas provoqué le premier.

Drummond sacrifié

Pour beaucoup, il s'agit d'un pis aller, d'une loi inique avantageant les provocateurs qui en abusent pour user les nerfs d'adversaires fragiles. A ce jeu, lors des quarts de finale du 100 m des Mondiaux-2003 à Paris/Saint-Denis, l'Américain Jon Drummond s'était brûlé les ailes. Disqualifié et incrédule, le sprinteur avait refusé pendant une demi-heure de quitter la scène.

Plus loin dans l'histoire, alors que le pouvoir de la télévision était moindre et que le temps n'était pas compté, chaque athlète avait droit à un bonus. L'élimination n'intervenait qu'au second faux départ individuel, ce qui pouvait faire durer l'attente sur la ligne d'une dizaine de minutes.

Sur proposition du comité de cross-country, le conseil de l'IAAF a également souhaité que les Championnats du monde de la discipline, actuellement annuels, soient organisés tous les deux ans. La domination extravagante des Africains de l'Est, notamment Kényans et Ethiopiens, a découragé les Européens de se mesurer à eux à travers champ, préférant les courses sur route, nouvel Eldorado de l'athlétisme.

«En alternance avec les Mondiaux, nous pourrons ainsi relancer une année sur deux l'intérêt pour les championnats continentaux de cross», a souligné M. Weiss.

Enfin, le congrès devrait se libérer à l'avenir des questions regardant la multitude des règlements techniques (83 seront traités à Berlin) qui surchargent ses journées, faisant sommeiller ou fuir les délégués. Une commission technique de six membres s'en chargera, avec l'obligation néanmoins d'en rendre compte à l'assemblée pour les points importants.