L'époustouflant record du monde du 100 mètres battu en 9,69 en finale des Jeux de Pékin par le Jamaïquain Usain Bolt n'impressionne pas un scientifique américain.

Juste après la réalisation de ce temps canon, Mark Denny, professeur à l'Université Stanford, a fait des estimations des possibilités maximales du corps humain. Selon lui, l'homme peut courir le 100 m en 9,48 et la femme en 10,39.

«Mes résultats nous disent que la vitesse a des limites mais pas ce qui fait ces limites», écrit Denny, dans des conclusions publiées la semaine dernière par le Journal of Experimental Biology.

Bolt aurait pu courir plus vite en août à Pékin. Pour battre son propre record du monde, il s'était relevé à une quinzaine de mètres de la ligne, déjà certain de la victoire.

En septembre, le scientifique norvégien Hans Eriksen avait analysé la foulée de Bolt et conclu qu'il aurait pu courir en 9,55 s'il ne s'était pas relevé dans les derniers mètres de ce 100 m.

Le record du monde féminin est de 10,49, réalisé par Florence Griffith-Joyner en 1988. Mais pour son étude, Denny a utilisé le temps de référence 10,61 secondes car il y a des «preuves que la course (de 10,49) avait bénéficié de l'aide du vent».

Denny a comparé des records remontant jusqu'au 19e siècle pour voir l'évolution chez les chevaux, les chiens et l'homme.

«Dans chaque cas, une vitesse limite peut être définie, et les records actuels approchent les prévisions les meilleures», indique le scientifique de 57 ans.

Aux JO en Chine, Bolt a doublé son record sur 100 m d'un record sur 200 m en 19,30. Denny prédit que ce record peut être abaissé à 18,63.

Au marathon, Haile Gebrselassie a couru en 2:03:59 heures. Denny pense que trois secondes peuvent encore être gagnées et que les 42,195 km peuvent être avalés en 2:00:47. Selon son étude, le record de 2:15:25 de Paula Radcliffe chez les dames peut descendre jusqu'à 2:14:97.

«Les vitesses maximales prévisibles chez les femmes sont entre 9,3 pour cent et 13,4 pour cent plus lentes que celles des hommes», dit-il.