L'ancien sprinteur américain Tim Montgomery, aujourd'hui en prison, a reconnu s'être dopé avant les Jeux olympiques de Sydney en 2000 et déclaré qu'il ne méritait pas la médaille d'or du relais 4x100 m, dans une entrevue à la chaîne de télévision HBO Sports.

«Avant les Jeux olympiques de 2000 en Australie, j'ai enfreint les règles. J'ai pris de la testostérone et j'ai utilisé la HGH (hormone de croissance) quatre fois par mois», a déclaré Montgomery depuis la prison où il purge une peine de neuf ans, cinq pour vente d'héroïne et quatre pour fraude bancaire.

Cette déclaration, qui doit être diffusée dans son intégralité mardi soir, pourrait pousser le Comité olympique international (CIO) à retirer la médaille d'or du 4x100 m non seulement à Montgomery mais aussi à ses coéquipiers, Maurice Greene, Jon Drummond, Bernard Williams, Brian Lewis et Kenneth Brokenburr, vainqueurs devant le Brésil et Cuba.

Le CIO a ainsi déjà repris les médailles d'or de tout le relais 4x400 américain de Sydney après qu'Antonio Pettigrew eut reconnu s'être dopé, et il a fait de même pour les coéquipières de Marion Jones, l'ancienne compagne de Montgomery, privées de leur titre sur 4x100 et 4x400.

«Je ne suis pas là pour minimiser les prouesses de qui que ce soit, seulement les miennes», a déclaré Montgomery, 33 ans, présentant ses excuses aux autres relayeurs.

En 2002, le sprinteur avait battu le record du monde du 100 m en 9 sec 78 centièmes à Paris. Mais cette marque avait été annulée après la révélation de son implication dans l'affaire Balco, un scandale de dopage aux stéroïdes qui avait mis fin à sa carrière en décembre 2005.

Même s'il n'a jamais été contrôlé positif, ses aveux dans cette affaire avaient été suffisants pour que soit décidée l'annulation de tous ses résultats depuis mars 2001.

«Mentalement, j'en voulais, mais physiquement, je n'ai pas fait le travail pour l'obtenir», a expliqué Montgomery. «Je voulais seulement mon nom dans le journal, et ma tête à la télé».

Interrogé pour savoir si sa chute était due à l'ignorance, à l'appât du gain ou à la soif de gloire, il a répondu: «C'était tout cela. C'est la même combinaison qui a fait de moi un champion et qui est devenue la cause de ma chute».

Le fondateur de Balco, Victor Conte, n'a jamais dit aux athlètes que ses produits appelés «Projet record du monde» étaient des stéroïdes, mais «je savais, je ne vais pas mentir, je savais», a déclaré Montgomery, qui a cependant refusé de s'exprimer sur Marion Jones, la mère de son fils.

Désormais, «quand je suis assis la nuit, tout ce qu'il me reste, ce sont les rêves et les souvenirs de ce que j'ai accompli», a-t-il expliqué.