Aucun athlète québécois n'a un plus beau palmarès que Chantal Petitclerc. Elle a remporté à quatre ans d'intervalle les 10 dernières épreuves paralympiques auxquelles elle a pris part, raflant les 100 m, 200 m, 400 m, 800 m et 1500 m aussi bien à Athènes en 2004, qu'à Pékin en 2008. Au total, elle a gagné 21 médailles paralympiques depuis les Jeux de Barcelone en 1992.

Elle a également remporté la médaille d'or dans l'épreuve du 800 m présentée en démonstration aux Jeux olympiques d'Athènes. Inutile de dire qu'elle détient plusieurs records du monde et pratiquement tous les records canadiens dans ses disciplines.

 

Mais ce ne sont pas ses performances qui font de Chantal mon choix pour l'athlète québécois de la décennie. Comparer les exploits sportifs - les records des uns, les victoires ou les titres des autres -, est toujours hasardeux. Certains se préparent pendant des années pour une seule épreuve, une seule occasion d'accéder à la gloire. D'autres doivent se donner jour après jour, saison après saison, pour bâtir patiemment leurs palmarès.

C'est dans la durée, la constance et la résilience qu'on mesure le coeur de nos champions. Même si le Québec est riche en grands athlètes, aucun ne peut prétendre personnifier plus complètement les qualités d'un héros que Chantal Petitclerc.

Tout le monde connaît son histoire, comment elle s'est servie des obstacles que la vie lui a imposés pour aller au bout d'elle-même et même un peu plus loin. Devenue à 40 ans une icône du sport canadien, elle n'entend pas en rester là.

Chantal a tiré sa révérence des disciplines olympiques, mais cette gourmande d'exploits poursuit l'entraînement avec l'intention de se mesurer aux grandes épreuves sur route. En avril, elle devrait être au départ du prestigieux marathon de Boston.

On n'a donc pas fini d'entendre parler d'elle et c'est tant mieux.