La tâche est éléphantesque, mais le Québec veut profiter de l'avantage de jouer sur ses terres pour chauffer l'Ontario aux Jeux d'été du Canada. Pour y parvenir, les 353 athlètes de la délégation devront surpasser la récolte de 145 médailles (42-53-50) obtenue à Charlottetown, à l'Ile-du-Prince-Édouard, il y a quatre ans.

C'est la troisième fois en 46 ans que le Québec accueille l'événement sportif biennal, mais Sherbrooke est l'hôte des premiers Jeux d'été en sol québécois.

Si le Québec réussit historiquement à lui tenir tête en hiver, l'Ontario fait figure de géant l'été.

En 2009, les athlètes ontariens ont glané 202 médailles. La Colombie-Britannique est une autre redoutable rivale pour l'obtention du drapeau des Jeux. Il y a quatre ans, la C.-B. a fini deuxième au classement aux points, même si elle a remporté une médaille de moins que le Québec (144).

La délégation québécoise s'était vue accorder le prix de la plus belle amélioration, et on souhaite reprendre là où on a laissé.

Le chef de mission du Québec, Martin Cléroult, a cependant rappelé que tout devra fonctionner à merveille afin d'avoir l'opportunité de coiffer l'Ontario qui, contrairement au Québec, affiche complet dans la vingtaine de disciplines sportives à l'affiche.

«Nous sommes plus compétitifs l'hiver. L'été c'est plus difficile. Évidemment, tout le monde voudrait qu'on gagne. Pour cela, il faudra absolument ne rien échapper, faire un sans-faute, et presque espérer que d'autres provinces l'échappent un peu. C'est faisable, dans le sport il n'y a jamais rien d'acquis.»

Dans le discours d'accueil qu'il a livré aux athlètes jeudi, Cléroult leur a demandé d'afficher l'attitude de gagnants.

«Nous savons que l'Ontario et la Colombie-Britannique sont forts, mais nous ne nous présentons pas ici pour finir troisièmes. Nous visons le top. Je veux que tout le monde, athlètes et entraîneurs, soit rigoureux et alerte. Les règles sont différentes que dans des championnats canadiens, il y a des points importants à aller chercher.

«Si tout le monde s'acquitte de sa tâche au cours des deux prochaines semaines et que nous nous faisons battre, ce sera parfait comme ça. Mais si on cause notre propre perte, ce sera une autre paire de manches», a résumé le chef de mission.

Le Québec fonde particulièrement de beaux espoirs en escrime, en plongeon, en athlétisme et en vélo de montagne.

Bon sang ne saurait mentir, le Québec a dans ses rangs trois enfants d'olympiens: Laurence Harvey, fille de Pierre et soeur d'Alex, en vélo de montagne; Katherine Surin, fille de Bruny, en athlétisme; et le volleyeur Nicholas Hoag, fils de Glen actuel entraîneur de l'équipe canadienne masculine de volleyball.

La cadette du groupe est la nageuse Mary-Sophie Harvey, qui soufflera ses 14 chandelles le 11 août.

L'aînée est Christine Lavallée, âgée de 53 ans, une athlète ayant un handicap qui participe à la compétition de voile adaptée.

La lutteuse Kawennanòron Sarah Montour est la plus petite de taille, à un peu plus de quatre pieds 11 pouces, et le volleyeur Mikaël Dagenais le plus grand, à six pieds neuf pouces et demi.

Il y a deux athlètes de Lac-Mégantic au sein de l'équipe québécoise, deux membres de l'équipe féminine de volleyball. Alex Béraud et Marie-Michèle Vachon ont été fort sollicitées des médias, vendredi, pour les raisons qu'on connaît. Les deux jeunes filles ont préféré se montrer discrètes, lasses de remuer les tragiques événements qui ont secoué leur communauté, le mois dernier. On peut les comprendre.

«En ce moment, j'ai la tête au sport! J'ai quitté Lac-Mégantic après l'explosion et j'ai eu le temps de m'en remettre. J'ai maintenant hâte de sauter sur le terrain pour jouer au volleyball!», a déclaré Béraud, dans un communiqué publié par l'équipe du Québec.

«Nous sommes à quelques heures de la cérémonie d'ouverture et notre premier affrontement aura lieu demain (samedi), a ajouté Vachon. C'est ce que j'ai en tête et c'est sûr qu'au premier match, j'aurai une pensée pour les gens de Lac-Mégantic. Les Jeux arrivent à un bon moment pour moi et mes amis seront là pour m'encourager. Je veux profiter du moment.»

Outre le volleyball féminin et masculin, il y aura du baseball, du basketball masculin, de la natation, de la lutte, du vélo de montagne, du tennis, du softball féminin, du soccer féminin et de la voile au programme du premier bloc de compétitions.

L'athlétisme, l'aviron, le basketball féminin, le canoë-kayak, le cyclisme sur route, l'escrime, le golf, le plongeon, le soccer masculin, le triathlon et le volleyball de plage animeront le second bloc, la semaine prochaine.