Le Français François Gabart (Macif) était en tête du 7e Vendée Globe, parti en début d'après-midi, au dernier pointage samedi à 19h GMT dans le golfe de Gascogne, tandis que l'un des principaux favoris Marc Guillemot (Safran) est rentré dans la nuit à la suite d'un choc.

Marc Guillemot (Safran) est revenu dimanche à 03h00 du matin aux Sables-d'Olonne, quelques heures après avoir fait demi-tour «après avoir entendu deux grands bruits» probablement dus à un choc non identifié, a constaté l'AFP.

«Il n'était pas prévu que je rentre si tôt», a déclaré Guillemot en arrivant au ponton qu'il avait quitté comme les autres bateaux samedi matin pour le départ. «On va plonger (sous le bateau, ndlr). Bien sûr, je suis très déçu, c'est une énorme déception. Je ne sais absolument pas ce qui va se passer», a-t-il ajouté.

«Je serai vraiment apaisé et serein quand on aura bien étudié le dessous» du bateau, a-t-il poursuivi.

«Il y a eu deux grands bruits espacés d'une demi-seconde comme si le bateau avait tapé quelque chose: un premier bang assez violent, puis un 2e encore plus violent, le bateau a fortement gîté et la vitesse est «Vers 16h45 GMT, Marc Guillemot a entendu un grand bruit probablement dû à un choc, avait auparavant indiqué l'équipe dans un communiqué. Il naviguait sous grand-voile (...). Il a pris la décision de faire route vers les Sables afin de faire un point sur la gravité de la situation».

Un skipper peut, d'après le règlement, revenir jusqu'à 10 jours après le départ pour rester en course, c'est-à-dire, dans le cas de Guillemot, jusqu'au 20 novembre à 12h02 GMT.

Plus tôt, Bertrand de Broc (Votre nom autour du monde) avait également dû rebrousser chemin, avant le départ, à la suite d'une avarie provoquée par une collision avec un bateau semi-rigide de son équipe.

Une fois son avarie réparée, le Français a cependant repris la mer dimanche à 01H45, sous les applaudissements de son équipe.

Ironie du sort, Guillemot avait adressé un message de soutien à de Broc, son cousin, après son avarie.

À 19h GMT, Gabart devançait Jean Le Cam (SynerCiel) et le Suisse Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat). La flotte faisait route vers le cap Finisterre (nord-ouest de l'Espagne).

Seulement 19 skippers, dont 11 Français, ont quitté les Sables d'Olonne à 12h02 GMT à la barre de monocoques Imoca de 60 pieds (18,28 m), puisque de Broc a dû rentrer.

Houle croisée et temps couvert

Le départ avait été donné dans une houle croisée, sous un temps couvert, avec un vent d'ouest d'une douzaine de noeuds (22 km/h).

Environ 300 000 personnes, selon la préfecture, ont assisté au départ. Des spectateurs étaient positionnés depuis l'aube et des centaines d'embarcations attendaient en mer.

Cinq concurrents -Vincent Riou (PRB), Gabart, Kito de Pavant (Groupe Bel), Armel Le Cléac'h (Banque Populaire) et le Polonais Zbigniew Gutkowski (Energa)- ont devancé le coup de canon et fait l'objet de rappels individuels pour franchir à nouveau la ligne de départ.

À 08h30 GMT, Stamm a été le premier à larguer les amarres. Les autres ont suivi, salués par des applaudissements, des encouragements... et quelques larmes.

Pour rejoindre la mer libre, les voiliers ont emprunté le chenal. Seuls sur la plage avant de leurs bateaux, les skippers ont salué la foule, un moment toujours très émouvant et qui est devenu la marque de fabrique de cette course quadriennale, dont la 1re édition a eu lieu en 1989-1990.

Cette fois-ci, 8 à 10 skippers peuvent l'emporter: les Français Riou (vainqueur en 2005), Le Cléac'h (2e en 2009), Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), Gabart, Jérémie Beyou (Maître CoQ) et Guillemot (3e en 2009). Mais aussi Stamm, les Britanniques Mike Golding (Gamesa) et Alex Thomson (Hugo Boss).

La victoire d'un navigateur étranger serait une première puisque les six précédentes éditions ont été gagnées par des Français, Michel Desjoyeaux s'imposant même à deux reprises (2001 et 2009), un exploit.

Son record de 2009 (84 jours 03 heures et 09 minutes) peut sur le papier être amélioré, mais tout dépendra de la météo que les concurrents rencontreront au cours d'une régate planétaire de quelque 24 000 milles (environ 44 450 km).