Le milieu des arts martiaux mixtes s'inquiète des ennuis que connaît Ringside MMA, privé de permis depuis trois mois à la suite d'une enquête exhaustive de la Sûreté du Québec (SQ). Les problèmes du plus important promoteur d'AMM à Montréal pourraient nuire aux athlètes qui profitent des galas de Ringside pour percer.

«On a besoin d'une scène locale en santé pour permettre de monter nos jeunes athlètes, fait valoir l'entraîneur et gérant de Georges St-Pierre, Rodolphe Beaulieu. Sinon, il faut les envoyer se battre au Canada, aux États-Unis, et ce n'est pas évident de faire ça.»

Ringside n'a pas dit son dernier mot et espère continuer ses activités au Québec. Mais son président, Éric Champoux, a mentionné à La Presse jeudi qu'il envisage de déménager en Ontario faute d'obtenir le feu vert de la SQ. En attendant l'issue de l'enquête, Ringside a déjà annulé un événement ce printemps. «C'est dommage, j'étais supposé me battre sur cette carte-là et c'est tombé à l'eau», a expliqué hier Olivier Aubin-Mercier (notre photo), jeune combattant qui a seulement deux combats derrière la cravate. Il considère maintenant aller se battre en Alberta très bientôt.

Ringside a organisé 13 événements dans les trois dernières années, dont plusieurs au Centre Bell. Les jeunes combattants y avaient une place importante. «Les vrais perdants là-dedans sont les athlètes qui gagnent leur vie avec les sports de combat et qui espèrent se rendre au UFC un jour, a lancé Éric Champoux, qui se dit victime d'acharnement de la part de la SQ et de la Régie des alcools, des courses et des jeux. Ils font 15 000 $ par année à s'entraîner six fois par semaine. Ils s'endettent en espérant se rendre à un gros combat. Et aujourd'hui, ils ne peuvent pas se battre.»