Plus de 4000 athlètes de tous les niveaux participent au Défi sportif AlterGo, cette semaine, dans plusieurs centres sportifs de Montréal. L'événement, qui en est déjà à sa 28e édition, réunit non seulement des athlètes d'une vingtaine de pays, mais aussi une large communauté de parents, amis et supporteurs qui font du Défi sportif une véritable fête.

«C'est vrai que l'esprit de camaraderie est très fort dans nos sports», souligne Chantal Petitclerc, la plus grande médaillée de l'histoire sportive canadienne avec 21 médailles aux Jeux paralympiques, dont 14 d'or.

«Le sport n'en est pas moins très important pour chacun d'entre nous, aussi bien les champions mondiaux que les débutants des compétitions scolaires. C'est souvent une question de survie et ça devient vite une passion.»

Maxime Gagnon, directeur du Défi sportif, y voit l'une des raisons du succès de l'événement. «Nous avons connu une belle croissance depuis les débuts, il y a près de 30 ans, rappelle-t-il. Le Défi est devenu un rendez-vous incontournable pour des milliers d'athlètes, de toutes les disciplines.

«Deux grandes structures gèrent le sport pour athlètes handicapés, selon que le handicap est physique (Association paralympique) ou intellectuel (Olympiques spéciaux). Nous rejoignons des athlètes des deux groupes, grâce à notre important volet scolaire notamment», ajoute M. Gagnon.

«Les compétitions prévoient plusieurs divisions et catégories, selon les handicaps encore, et les athlètes ne sont souvent en compétition qu'avec eux-mêmes. En natation, par exemple, améliorer sa marque personnelle est plus important que gagner la course.»

Longtemps marginalisés ou franchement laissés pour compte, les jeunes athlètes handicapés n'hésitent plus à pratiquer leurs sports préférés. L'exemple de Chantal Petitclerc, de Pierre Mainville ou de Benoit Huot, entre autres champions, a eu un effet d'entraînement certain, mais les jeunes le font d'abord et surtout pour eux-mêmes.

«Nous ne sommes pas cinq (athlètes handicapés) au Canada à vivre de notre sport, rappelle Petitclerc. À l'exception des Jeux paralympiques et de quelques compétitions, les spectateurs sont peu nombreux, les médias ne sont pas là et les commanditaires ne s'impliquent pas beaucoup.»

Portées à bout de bras par une armée de bénévoles aussi passionnés que les athlètes eux-mêmes, les compétitions pour athlètes handicapés dépendent largement des subventions et de la générosité des donateurs.

«Nous aimerions être traités de façon égale à celle des athlètes réguliers, souligne Serge Boulianne, d'Olympiques spéciaux Québec. Un article du dernier budget fédéral accordait un meilleur support aux athlètes handicapés pour les compétitions nationales, mais le budget a été battu...

«Et de toute façon, les subventions visent le plus souvent les athlètes de l'élite, qui ne constituent qu'une petite minorité de notre clientèle. C'est pour la masse que nous avons besoin d'appuis.»

Pour en savoir plus:

- On peut consulter l'horaire des compétitions sur le site du Défi Sportif: www.defisportif.com.

- Les prochains Jeux d'été mondiaux d'Olympiques spéciaux seront présentés à Athènes du 25 mai au 4 juin 2011. On soulignera par ailleurs les 30 ans du mouvement lors d'un Festival présenté au Palais des Congrès le 26 mai (www.olympiquesspeciaux.qc.ca).

- Les Jeux paralympiques de Londres auront lieu du 29 août au 6 septembre 2012, dans les installations utilisées deux semaines plus tôt pour les Jeux olympiques. (www.london2012.com/fr/games/paralympic).