À part une expérience sur le circuit universitaire, où elle faisait partie, selon ses propres dires, de la catégorie des «matantes», Isabelle Ducharme n'a jamais fait de ski alpin de compétition. Ce qui ne l'empêche pas, une fois par année, de se frotter à portes et piquets lors de véritables camps d'entraînement dans les Rocheuses du Colorado ou sur un glacier en Suisse.

Cette consultante dans la quarantaine le fait simplement pour être en mesure de s'amuser davantage quand elle retrouve son terrain de jeu habituel, les pentes du mont Sutton, en Estrie. «La performance crée le plaisir et j'y vais parce que c'est un mosus de bon feeling de pouvoir contrôler tes skis», explique Isabelle Ducharme, mère d'un garçon. «Pour être juste», elle alterne les camps avec son chum, lui aussi skieur.

 

À ces camps d'entraînement organisés par Michel Pratte, entraîneur bien connu dans les Laurentides, elle côtoie tant des coureurs juniors qui visent une percée sur la Coupe du monde que des adultes qui veulent préparer leur saison sur le circuit des maîtres.

«Ça surprend les gens quand je leur dis que je vais dans un camp. Ils voient ça comme un sport extrême alors que pour moi, ce n'est pas ça. Les camps, c'est un gros bonbon. C'est un choix. Il y a des gens qui vont dans le Sud. Moi, je vais dans un camp d'entraînement. C'est à peu près le même montant.»

Au printemps dernier, Isabelle Ducharme s'est infligé l'incontournable blessure du skieur: déchirure du ligament croisé antérieur d'un genou.

Sa grande crainte? Ne pas être en mesure de participer l'automne suivant à son camp de Copper Mountain, au Colorado. Elle a donc opté pour une opération au privé plutôt que de se farcir au moins un an et demi d'attente au public. Coût de l'opération: 5000$. Une bagatelle pour éviter l'inactivité. «C'est un voyage dans le Sud à deux. J'étais prête à le mettre sur mon genou. À 40 ans, je n'ai pas le luxe d'attendre. C'est aussi bête que ça.»