Pendant une dizaine d'années, Marc Côté, 53 ans, a fait partie des deux ou trois meilleurs coureurs sur le circuit cycliste québécois des maîtres, une catégorie de compétition réservée aux 30 ans et plus. En 2007, au retour d'un voyage de vélo à travers l'Afrique, où il a franchi 12 000 kilomètres en 120 jours, il a dégrafé son dossard pour de bon. Personne ne le croyait quand il est allé saluer les collègues pour une dernière fois lors d'un critérium à Laval. Et pourtant. Exit l'odomètre, bonjour le bonheur.

«J'ai vu que je pouvais avoir autant de plaisir sur un vélo, sans avoir besoin de me surpasser, explique Marc Côté. De la course, j'en ai beaucoup fait, je n'en ai plus besoin. Mes sorties à vélo, je les fais maintenant par contemplation et comme un exutoire.»

Ce qui n'empêche pas Marc Côté de s'arracher le coeur lors de ses sorties sur le mont Royal ou dans les montagnes vertes du Vermont. «Je recherche toujours la sensation d'aller au maximum de mes capacités physiques. Et à vrai dire, je me sens plus en forme que quand j'étais coureur.»

Chaque jour, ce professeur d'éducation physique se rend au travail à vélo, à raison de 250 kilomètres par semaine. Il ajoute deux sorties pour le plaisir, dont une plus longue la fin de semaine. Il évalue son kilométrage annuel à 7000 ou 8000. À l'époque où il était coureur, il franchissait 2000 ou 3000 km de plus.

«Je me sens rajeunir depuis que je ne fais plus de compétitions. Je me sens plus en harmonie sur mon vélo. Je m'y sens comme dans mon fauteuil. C'est devenu un outil, un passeport pour voyager.»