Le receveur Pierre-Luc Laforest, qui évolue dans la Ligue de baseball du Mexique, vit des heures étranges avec les Rojos del Águila de Veracruz.

En raison de la grippe porcine, les autorités mexicaines ont décidé de fermer au public les portes du stade de Veracruz. Depuis mardi, les Aigles Rouges jouent devant des gradins vides...

«C'est une atmosphère qui me rappelle les camps d'entraînement, raconte Laforest. Il n'y a pas trop d'adrénaline qui coule dans nos veines de ce temps-là.»

Le médecin de l'équipe a fourni des masques à tous les joueurs et ces derniers les portent dans tous leurs déplacements.

«Le médecin nous a aussi donné des pilules, même si je ne sais pas trop à quoi elles servent, raconte Laforest, âgé de 31 ans.

«On a deux joueurs qui sont tombés malades, mais il faut dire qu'on revenait d'un voyage de 10 heures en autobus et qu'il faisait froid.

«Il s'agit peut-être juste d'une grippe normale. Mais l'équipe n'a pris aucun risque et ils ont été renvoyés chez eux.»

Selon le joueur originaire de Gatineau, la ville côtière de Veracruz n'a pas sombré dans la psychose.

«J'ai voulu aller m'entraîner en ville, hier, et le gymnase était fermé. Mais autrement, les restaurants sont ouverts et le Wal-Mart aussi. Je ne peux pas dire que les gens ont cédé à la panique.»

Gala de boxe annulé

Si la Ligue du Mexique poursuit ses activités en dépit de la grippe porcine, le championnat de soccer U-17 de la CONCACAF, lui, a été abandonné en début de semaine en raison de la propagation du virus.

Des formations du Costa Rica, du Honduras, du Mexique et des États-Unis devaient s'affronter à Tijuana.

Le Mexique se retrouve en quelque sorte ostracisé pour des questions de santé publique.

On l'a encore constaté hier alors que le Groupe Yvon Michel, qui devait présenter un gala de boxe au Casino de Montréal le 2 mai, a été forcé de le reporter au 6 juin.

Des Mexicains devaient participer à cinq des six combats prévus à la carte.

«Et il y a de bonnes chances que ces boxeurs n'y soient pas au début juin», a prévenu Bernard Barré, du groupe GYM.

«On sera frileux par rapport à eux. On risque de se réorienter autrement en trouvant de nouveaux adversaires à nos boxeurs.

«La grippe porcine a un impact parce que les boxeurs mexicains se promènent partout sur la planète. Or, tout le monde va les mettre un peu de côté pour quelque temps.

«Ce n'est pas bon pour la business, c'est certain.»

Une foule aseptisée à San Antonio

Les cas de grippe porcine aux États-Unis ont surtout surgi ces derniers jours dans les États limitrophes au Mexique.

Or, les mesures préventives adoptées par les équipes sportives professionnelles du Texas et de la Californie demeurent pour le moins timides.

À San Antonio, où les Spurs affrontaient mardi les Mavericks de Dallas dans les séries de la NBA, des placiers se promenaient dans le AT&T Center et offraient du désinfectant pour les mains aux spectateurs qui en voulaient.

«Nous avons atterri à San Antonio. Les cas de grippe porcine sont partout dans les médias. Je me demande s'il faudrait qu'on prenne des précautions spéciales», a écrit sur Twitter Mark Cuban, le coloré propriétaire des Mavericks.

Pas d'inquiétude chez les pros

Aux dernières nouvelles, les équipes professionnelles ne semblaient pas pressées de mettre de l'avant des mesures concrètes pour protéger leurs joueurs.

«Ce n'est pas un problème pour notre équipe», a fait savoir Steve Hoem, un porte-parole des Ducks d'Anaheim.

«Il n'y a pas de mesures nouvelles qui ont été prises par nos thérapeutes. Notre attention est tournée vers la série qui va commencer contre Detroit.»

Même son de cloche du côté des Padres de San Diego.

«Les experts médicaux des ligues majeures de baseball surveillent la situation», a indiqué Warren Miller, le directeur des relations médias chez les Padres.

«En ce qui concerne notre équipe médicale à San Diego, nous prenons les précautions normales prônées sur une base quotidienne: se laver les mains, utiliser les désinfectants pour les mains, etc.

«Mais il n'y a rien de spécifique à propos de la grippe porcine.»