Même s'il a remporté plusieurs médailles en compétition internationale et une deuxième médaille d'argent olympique, Alexandre Despatie conserve toujours sa candeur à 23 ans. Et il est toujours surpris d'être aussi bien accueilli comme il l'a été hier après-midi à l'aéroport Pierre-Elliott Trudeau.

«Déjà, les gens me félicitaient hier à Toronto. Là, je reviens chez moi à Montréal et je retrouve ma soeur Annouck, les parents, les amis. J'avais les jambes tremblottantes en descendant l'escalier pour venir vous rencontrer. Je ne m'habitue jamais à ces marques d'affection», a déclaré Alexandre tout en saluant de la main des gens ou de jeunes plongeurs de son club qu'il reconnaissait.Dans l'immédiat, le plongeur de 23 ans projette des vacances avec sa copine au Mexique. Il va aller rencontrer des amis du plongeon en Espagne. Tout ça avant de reprendre l'entraînement dans un mois. Sans se fixer d'objectifs précis, seulement de devenir meilleur.

«Contrairement à l'après-Athènes, je vais m'éloigner de Montréal, Je crois que je n'avais pas décroché suffisamment il y a quatre ans. Ce sera ensuite le retour au boulot, car la saison 2009 approche. J'ai vraiment hâte de recommencer à plonger - non, il n'a pas fait une bombe dans la piscine en arrivant au domicile familial - et je serai à Londres en 2012. Assurément au tremplin de trois mètres; je ne toucherai probablement plus à la plateforme de 10 mètres.»

Alexandre est revenu sur le changement opéré aux Jeux olympiques de Pékin après avoir terminé 12e aux préliminaires.

«Ce que j'ai réalisé, c'est que je n'avais pas plongé pour moi lors des préliminaires, a précisé Despatie. Je voulais montrer aux autres que j'étais un compétiteur, que j'étais toujours dans le coup. Ma concentration faisait défaut. Et je savais quoi faire pour la suite de la compétition. Cela a bien fonctionné. Je voulais être content de moi et je le suis.»

«Alexandre a vécu une année très difficile; il a subi une fracture du pied il y a trois mois et demi et des maux de dos récurrents. Quand je l'ai vu le matin avant les demi-finales, je savais qu'il était prêt. Ça se voyait dans ses yeux», a dit sa mère Christiane.

«Pour des parents, a ajouté son père Pierre, c'est une grande fierté dans la réussite ou de la peine quand ça ne fonctionne pas. Et je peux vous dire que nous sommes très fiers de ce qu'il a accompli.»

Les Jeux de Pékin proprement dits, Alexandre les a trouvés parfaits. «Que demander de plus aux Chinois? Ils ont terminé premiers devant les Américains sur le plan performance. Au chapitre de la nourriture, des chambres, du transport, des bénévoles, tout était parfait. Ils étaient vraiment fiers de présenter les Jeux.

« Sur le plan personnel, je me suis beaucoup plus mêlé aux athlètes canadiens et j'ai donc vécu des Jeux différents de ceux d'Athènes. Je les ai mieux vécus et je vais répéter l'expérience à l'avenir.»

Comme à Londres?

«C'est sûr, le contrat est signé.»