Le cheerleading pourrait devenir une discipline olympique dès 2024. Cela l'amènerait à être reconnu pour ce qu'il est: un sport exigeant, qui nécessite des heures et des heures d'entraînement pour atteindre un niveau élevé d'excellence.

Demandez-le aux Flyers All Starz, de Pierrefonds, qui raflent pratiquement tout sur leur passage. À la fin du mois d'avril, 162 athlètes du club, de 12 ans à une trentaine d'années, se sont présentés aux Championnats du monde de cheerleading, à Orlando. Ils composaient 6 équipes, qui ont pris part à des compétitions dans 6 des 14 catégories. Cinq des équipes se sont rendues jusqu'en finale, où leurs chorégraphies ont été parfaites.

«Il n'y a eu aucune déduction, explique Vanessa Jacob-Monette, copropriétaire du club avec Charles Lanoue. C'est très difficile à faire aux Championnats du monde.»

Quatre des équipes du club montréalais sont montées sur les marches du podium. Dans la catégorie «International Open 6», la plus élevée, la formation Flyers All Starz-Karma s'est illustrée en se classant en toute première position.

Cette équipe est composée de 26 femmes de 17 ans et plus, dont 24 sont actives en même temps sur l'immense tapis couvrant le sol, multipliant les projections dans les airs, les pyramides et les acrobaties. Habituée aux podiums, la formation a même été invitée à représenter le Canada en février à PyeongChang, lors de courtes prestations avant les remises de médailles.

«Le cheerleading a évolué et notre sport est plus reconnu. Mais il demeure stéréotypé à cause des cheerleaders qui encouragent les équipes sportives. Maintenant qu'une équipe de cheer mixte fait partie des Alouettes, on va voir ce que cela va apporter. Si cela fait avancer notre discipline, tant mieux», affirme Vanessa Jacob-Monette, copropriétaire du club Flyers All Starz.

Les boucles dans les cheveux soigneusement attachés dans un chignon et le maquillage sont encore nécessaires dans les compétitions, croit-elle.

«Le cheerleading est un sport de scène, qui est jugé, précise-t-elle. Des points sont accordés aux expressions faciales, aux effets visuels. Le maquillage, l'uniforme, les cheveux coiffés pareils améliorent l'effet de groupe et ajoutent au spectacle. Je ne suis pas contre, j'ai grandi avec cela. Cela va peut-être changer, mais pour l'instant, on n'a pas le choix d'aller avec la tendance dans notre domaine.»

Visibilité accrue

La perspective de devenir une discipline olympique, la bonne performance des équipes du Québec à des championnats internationaux et l'ajout d'une équipe de cheerleading parmi les cheerleaders des Alouettes de Montréal donnent tous une belle visibilité au sport, souligne Barbara Émond, directrice générale par intérim de la Fédération de cheerleading du Québec.

Dans la province, environ 10 000 jeunes et moins jeunes (de 3 à 55 ans, dans la catégorie des parents) pratiquent le sport dans des établissements scolaires, des clubs affiliés à des municipalités ou des clubs menés par leurs propriétaires, à un niveau compétitif ou récréatif.

«Le sport continue de progresser, constate Mme Émond. C'est un mélange de danse et de gymnastique. C'est très spectaculaire.»

L'équipe de cheerleading Carabins de l'Université de Montréal a trouvé une façon très appréciée de s'entraîner très tôt dans la saison: elle contribue à l'animation des six parties de football que disputent les Carabins au complexe sportif CEPSUM, avant de participer à sa première compétition universitaire.

Une équipe composée de 22 filles et une autre comportant 20 filles et 7 gars s'assurent qu'il n'y a aucun temps mort pendant les matchs. «Les gens adorent cela, constate l'entraîneure-chef, Alexandra Brassard. On arrive à faire quelque chose d'impressionnant, à un niveau très élevé.»

Une des entraîneures, Karolane Landry, fait partie de la nouvelle équipe mixte des cheerleaders des Alouettes de Montréal. «C'est un débouché le fun pour les athlètes, estime Mme Brassard. C'est très bien vu. C'est bon pour la visibilité et l'évolution de notre sport.»