Lorsqu'une porte se referme, une autre s'ouvre, dit-on. C'est probablement ce qui s'est produit avec Magali Harvey, qui a accepté un contrat d'un an afin d'être l'entraîneuse-chef des Martlets de l'Université McGill, jeudi.

Après avoir été écartée de l'équipe olympique canadienne de rugby à VII aux Jeux de Rio de Janeiro, Harvey a décidé de s'exiler pendant sept mois en Nouvelle-Zélande, l'hiver dernier, afin d'évoluer pour l'équipe de Waikato. C'est là, par l'entremise d'une coéquipière, qu'elle a eu vent de l'opportunité qui s'était créée à McGill et qu'elle a pris conscience qu'il existait d'autres façons de pratiquer son sport.

«La perception du rugby au Canada et en Nouvelle-Zélande est très différente, a d'abord expliqué Harvey. Là-bas, les entraîneurs donnent davantage des outils aux joueuses afin qu'elles se développement d'elles-mêmes, alors qu'ici, ils ont plutôt tendance à dire quoi faire. En gardant ça en tête, ça m'a vraiment ouvert l'esprit, à penser à de nouvelles stratégies, de nouvelles approches.»

C'est dans ce contexte qu'elle a conclu une entente avec l'Université McGill. Harvey, qui a été nommée joueuse de l'année sur la scène internationale du rugby en 2014, n'en est toutefois pas à sa première expérience sur les lignes de côté. Elle a d'ailleurs rappelé pendant une conférence téléphonique tenue jeudi qu'elle avait déjà agi comme entraîneuse invitée - en raison d'un manque de disponibilités. La principale intéressée jure que cette fois-ci, elle n'aura pas de conflit d'horaires.

«En ce moment, je joue avec l'équipe nationale en prévision de la Coupe du monde du mois d'août. Je serai donc partie de la fin juillet à la fin du mois d'août, a-t-elle expliqué. Ceci étant dit, après la Coupe du monde, je vais entièrement me consacrer aux Martlets. Je suis bien consciente que je vais manquer quelques jours de préparation avant mon premier match (à titre d'entraîneuse) - le premier match des Martlets sera disputé au stade Percival-Molson le 4 septembre, contre les Stingers de l'Université Concordia -, mais mes adjoints vont savoir exactement ce que je veux et ce que je m'attends de mon équipe.»

À cet effet, Harvey a indiqué qu'elle choisira «au cours des prochaines semaines» ses adjoints, sans donner d'échéanciers. Elle a affirmé qu'elle discutait présentement avec des candidats, mais que le processus n'était pas complété. La Québécoise a ajouté qu'elle ignore toujours l'identité qu'elle donnera à son équipe.

«J'ai une idée en tête, mais ça va vraiment dépendre de mon équipe», a confié celle qui devra superviser le programme féminin de McGill sur le terrain, en plus de s'occuper du recrutement.

La native de Québec détient une certification d'entraîneur de niveau 2, qu'elle a acquise l'hiver dernier alors qu'elle évoluait en Nouvelle-Zélande, et a agi à titre d'entraîneuse invitée au cégep André-Laurendeau, ainsi qu'avec les fédérations du Québec et du Canada.

Harvey remplace Matthew Stephens, qui a démissionné après quatre années en poste.

Éviter les mauvaises surprises

L'arrière âgée de 26 ans a indiqué qu'elle déploie présentement tous ses efforts dans sa préparation pour la Coupe du monde de rugby à XV qui se déroulera en Irlande, du 9 au 27 août, même si elle n'est pas assurée de faire partie de la formation qui représentera le pays.

«La sélection sera dévoilée dans les prochaines semaines, et je ne saurai pas (si j'ai été choisie) avant ce moment-là, a dit la fille de l'ex-député conservateur Luc Harvey. Je ne tiens rien pour acquis, car j'ai eu une mauvaise surprise l'an passé, mais je crois que ce sera un tournoi vraiment excitant pour notre équipe.»

Harvey tentera d'ajouter le titre de ce tournoi à son impressionnante collection. Elle a aidé l'équipe canadienne à gagner la médaille d'or des Jeux panaméricains de Toronto, en 2015, ainsi que l'argent au Mondial 2014 et à la Coupe du monde de rugby à VII de 2013. Elle a aussi gagné le bronze aux Coupes du monde de rugby à VII de 2012 et 2015.

En Coupe du monde, le Canada fera partie du groupe A avec Hong Kong, la Nouvelle-Zélande et le pays de Galles.