Le 44e gala Sports Québec n'a fait que des heureux en couronnant pour la première fois deux athlètes féminines internationales de l'année, hier soir, à Laval.

Aurélie Rivard se donnait peu de chances de l'emporter lors de l'annonce de sa nomination comme finaliste, il y a quelques semaines. Quadruple médaillée aux Jeux paralympiques de Rio, dont trois fois en or, la nageuse de 20 ans se disait «très réaliste» et «consciente du déséquilibre qu'il y a entre les sports olympiques et paralympiques».

«Je n'enlevais rien à mes performances ni à celles des autres, mais c'est sûr que j'avais de petits doutes normaux», a témoigné Rivard après avoir reçu un trophée Maurice pour ses exploits au Brésil, où elle a aussi établi deux records mondiaux. «Je suis extrêmement contente. Les deux, on le mérite autant. Mais c'est sûr que c'est une belle surprise pour moi ce soir.»

À ses côtés, la colauréate Marianne St-Gelais a elle aussi reçu ce trophée comme une «belle surprise». La vice-championne du monde en patinage de vitesse courte piste pensait être éclipsée par les prestations de Rivard et de la plongeuse Meaghan Benfeito, double médaillée de bronze en plongeon aux Jeux de Rio. «Ça prouve à quel point il y a du talent au Québec, si on n'a pas été capable de le décerner à une [seule] personne.»

Partager le prix est «un honneur» pour Rivard, qui a une malformation à la main gauche depuis la naissance: «[Marianne], tout ce qu'elle a accompli, c'est tellement impressionnant, surtout dans la dernière année.»

Troisième finaliste, Benfeito n'a pas été ignorée pour autant. La plongeuse montréalaise a été choisie partenaire de l'année avec Roseline Filion. Les deux grandes amies ont conclu leur association de 12 ans avec une médaille de bronze à la plateforme synchronisée à Rio.

«Le king du gala»

Mikaël Kingsbury, l'homme de tous les records, a poursuivi sa domination en gagnant le Maurice de l'athlète masculin international pour la cinquième année de suite. Le skieur de Deux-Montagnes, meilleur skieur acrobatique sur la planète en 2016, a été préféré au patineur de vitesse Charles Hamelin et au cavalier Éric Lamaze.

Retenu en Suède, où il donne une formation et s'exerce sur neige, Kingsbury a fait ses remerciements par vidéo préenregistrée. Sous son veston, il portait son t-shirt «Le king du gala», reçu l'an dernier après son quatrième titre record. Derrière lui, une rangée de globes de cristal ornait le manteau d'un foyer.

Kingsbury a remercié son entourage et félicité tous les finalistes. «Le Québec, on est vraiment une puissance mondiale dans le sport, a-t-il souligné. Juste le fait d'être là ce soir, c'est tout un exploit.»

À l'image des Jeux de Rio, le gala Sports Québec a beaucoup été celui des femmes. Josée Bélanger, membre de l'équipe canadienne de soccer médaillée de bronze, l'a bien incarné, étant choisie athlète en sport collectif niveau international.

À 31 ans et encore indécise quant à son avenir sportif, la joueuse de Coaticook se concentre ces temps-ci à échanger sur son expérience auprès des jeunes dans les clubs et les écoles.

«La médaille de bronze à Rio a été pour nous une grande réussite, mais ce que je retiens, c'est la personne qu'on devient à travers tous les obstacles et ce parcours, a relevé Bélanger. Ça vient enrichir la personne que je suis devenue aujourd'hui grâce à tout ça.» 

«À mon tour de passer le flambeau, de continuer à inspirer les jeunes à avoir eux aussi de grands rêves, à y croire et à se donner les moyens pour y arriver.»

Finaliste dans cette catégorie, le joueur de volleyball Nicholas Hoag a quand même eu le bonheur de cueillir le trophée d'entraîneur en sport collectif remis à son père Glenn, qui a dirigé l'équipe canadienne vers des quarts de finale historiques à Rio. Ce dernier était retenu en Turquie, où il pilote une équipe professionnelle.

Photo Olivier Pontbriand, La Presse

Josée Bélanger (soccer), athlète en sport collectif au niveau international

Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon, qui ont mené les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron à un titre mondial en danse sur glace en 2016, ont été récompensés avec le titre d'entraîneurs en sport individuel. «On devrait avoir cinq des 20 couples aux prochains Jeux olympiques», a souligné Dubreuil.

Relève

La relève est aussi en grande santé, comme en témoignent les catégories québécoises et canadiennes. La patineuse de vitesse Béatrice Lamarche (d'âge junior, mais en Coupe du monde), le triathlonien Charles Paquet (vice-champion mondial junior) ainsi que les cyclistes Simone Boilard (encore cadette en 2016, mais championne nationale junior) et Félix-Olivier Moreau (cinq médailles aux Jeux du Québec) ont chacun remporté un Maurice.

L'Hommage Jacques-Beauchamp, qui souligne une contribution exemplaire en sport, a également fait l'objet d'une double remise. La professeure Christiane Ayotte a été honorée pour son travail dans l'ombre consacré à la lutte contre le dopage et l'ancien hockeyeur Joé Juneau pour son programme de hockey dans le Nunavik.

Photo Olivier Pontbriand, La Presse

Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon (patinage artistique), entraîneurs en sport individuel