L'équipe canadienne de rugby féminin poursuit sa route vers une qualification pour les Jeux olympiques de Rio, cette fin de semaine à São Paulo, sans la joueuse internationale de l'année 2014, la Québécoise Magali Harvey.

Cette annonce de Rugby Canada a fait sourciller, la semaine dernière. Il y a une explication: une blessure à une cuisse, aggravée lors d'un camp à San Diego au début du mois, ralentit Harvey. La décision des entraîneurs, prise à mi-stage, n'en a pas été moins difficile à encaisser.

«Je suis compétitive, a souligné l'athlète de 24 ans, jointe lundi soir à Langford, près de Victoria, où elle poursuit son entraînement au centre national. C'est sûr que j'aimerais aller à chaque événement. En même temps, ce qu'ils [les entraîneurs] disent, ç'a de la logique aussi. Donc oui, ç'a été une déception, oui, c'est frustrant, mais à long terme, je vais espérer que c'est pour le mieux.»

À São Paulo, samedi et dimanche, l'équipe canadienne tentera de consolider ou d'améliorer sa position à l'Occasion de la deuxième tranche du circuit des Séries mondiales. À l'issue des six tournois, les quatre premiers pays accéderont directement aux JO de Rio, où le rugby à sept fera ses débuts.

En décembre, le Canada a fini troisième au tournoi d'ouverture de Dubaï, où Harvey n'était pas au sommet de sa forme. Rien ne garantit sa place dans l'équipe, a-t-elle souligné à son retour. La version à 7 du rugby est bien différente de celle à 15, où elle a brillé à la Coupe du monde de Paris l'été dernier. En plus de réussir une course d'anthologie qui s'est faufilée parmi les cinq essais de l'année, l'explosive ailière a marqué plus de la moitié des points et mené l'unifolié vers une médaille d'argent inédite.

À Langford, 22 joueuses se disputent les 12 places disponibles pour les tournois à 7. «Je ne suis pas au mieux et il y a beaucoup de joueuses qui ont vraiment du potentiel dans notre équipe», a noté Harvey, qui souffre d'une tendinite à l'ischio-jambier, une blessure qu'elle traîne depuis Dubaï. «C'est frustrant parce que ça affecte ma forme et ça fait que je ne suis pas aussi rapide.»

Reprendre des forces

Cette mise à l'écart est également une occasion de reprendre des forces après une dernière année très occupée. «Je n'ai pas eu vraiment de pause après la Coupe du monde», a-t-elle noté, révélant au passage qu'elle s'était déchiré un ligament du coude gauche lors du premier match de la quinzaine parisienne. Elle vient tout juste de cesser d'utiliser le bandage qui le protégeait.

«Une blessure en remplace une autre!», s'est exclamée Harvey, qui espère se remettre à temps pour la troisième ronde des Séries mondiales, à Atlanta, à la mi-mars.

À défaut du Brésil, l'athlète de 24 ans s'alignera à un tournoi de moindre envergure à Las Vegas, dans deux semaines. «Ça me donne l'occasion d'être une leader et d'aider les plus jeunes et de futures joueuses à comprendre le style de jeu de l'équipe canadienne», a philosophé celle qui figure dans la liste annuelle des «femmes à surveiller» de l'Association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique.

L'entraîneur-chef John Tait a retenu deux des cinq joueuses québécoises centralisées à Langford pour le tournoi de São Paulo: Bianca Farella, 22 ans, de Montréal, et Karen Paquin, 27 ans, de Québec.