Au cours des derniers mois, Nathan Beaulieu a surtout fait parler de lui pour les mauvaises raisons. Mais il jure que tout cela est derrière lui. Loin derrière.

Retournons un peu dans le passé. En avril, Beaulieu et son père Jacques sont accusés de voie de fait à la suite d'une altercation lors d'un tournoi de golf en Ontario. Après l'incident, Jacques Beaulieu perd son poste d'entraîneur avec le Sting de Sarnia.

Cet épineux dossier a finalement été réglé en août, quand Beaulieu et son père ont plaidé coupable aux accusations, pour ensuite recevoir une absolution sous condition.

Cette histoire pourrait avoir des effets négatifs sur plusieurs joueurs, mais Nathan Beaulieu dit que ce ne sera pas le cas pour lui. Il l'a répété au moins 20 fois, vendredi, au centre d'entraînement à Brossard: il est au camp des recrues du Canadien pour se faire remarquer, pas pour penser à ce qui s'est passé au mois d'avril.

«Pas un problème»

«Ce n'est pas un problème pour moi, a-t-il tenu à dire. Ça fait partie du passé, et c'est terminé. Je n'y pense déjà plus. Ce qui est arrivé est arrivé.»

Le défenseur de 20 ans, qui avait disputé six matchs avec le Canadien la saison dernière, affirme qu'il est maintenant parfaitement concentré sur son travail. Outre ce passé encombrant qu'il s'efforce d'oublier, Nathan Beaulieu doit aussi composer avec un présent qui s'avère difficile sur la glace. Au premier coup d'oeil, l'alignement du Canadien affiche déjà complet en défense, et on voit mal comment le jeune homme pourrait se retrouver sur la patinoire du Centre Bell le 1er octobre, à l'ouverture de la saison régulière.

«Mais je ne pense pas à ça, lance-t-il. Je vois que le Canadien a embauché quelques gars, qui ne sont pas comme moi. Je suis ici afin d'essayer de faire ma place avec l'équipe. Je ne suis pas en train d'observer les chiffres pour tenter de deviner le nombre de postes qui sont disponibles. Si je sens que je suis capable d'aider l'équipe, ils devront me laisser une chance.»

Beaulieu estime qu'il a beaucoup appris la saison dernière à patiner parmi les grands. «Je crois avoir bien joué au début... Peut-être que je me suis mis à être un peu trop confortable par la suite. Pour moi, la marche était assez grande. J'ai appris à acquérir une certaine maturité, j'ai appris combien le calibre de jeu est beaucoup plus rapide par ici.»

Forte compétition

Ce qui ne vient rien changer à la dure réalité: avec Subban, Markov, Gorges, Bouillon, Diaz, Murray et Drewiske devant lui, avec un peu de compétition venant de son pote Jarred Tinordi, lui aussi sur les rangs des prétendants, Nathan Beaulieu aura besoin de solides performances (et aussi d'un peu de chance, doit-on présumer) pour être un membre du Canadien le 1er octobre.

Peu importe. Il affirme être prêt, il affirme avoir fait des progrès depuis ses premiers coups de patin au Centre Bell la saison dernière.

«Je suis beaucoup plus à l'aise maintenant. Je veux tenter de prendre plus de place à titre de leader. Et je sais que c'est important pour moi de faire bonne impression devant les dirigeants de l'équipe lors de ce camp. Je suis ici pour ça...»