L'offre sportive dans la région de Montréal ne se compare peut-être pas à New York, par exemple, mais l'amoureux du sport peut y trouver son compte en dépit du lock-out dans la LNH. Ce week-end, les évènements ont été nombreux et variés: football universitaire, football canadien, MLS, LHJMQ ou patinage de vitesse. J'ai accepté la mission d'assister au plus grand nombre d'entre eux, sans le confort habituel des galeries de presse. C'est parti pour un marathon sportif de 48 heures!

Samedi 13h42, Campus Loyola

Pour ce dernier match de la saison, à Concordia, il n'y a pas vraiment de risque de serrer son voisin de trop près. La vieille tribune - à la peinture écaillée - qui fait face à la rue Sherbrooke se remplit surtout au centre, avant l'arrivée très tardive de la plupart des partisans.

Un rapide décompte permet de constater que ceux du Rouge et Or se sont déplacés en grand nombre. Même un partisan assidu du Vert et Or de l'Université de Sherbrooke a fait une apparition surprise.

Sur le terrain, tout oppose les deux programmes, ces dernières saisons. Alors que Laval ne vise rien de moins que la Coupe Vanier, Concordia tourne, depuis 2009, à trois ou quatre victoires par campagne. Cette année, ils se sont vus retirer deux de leurs trois gains en raison de l'utilisation d'un joueur inadmissible.

Le premier quart est dominé 10-0 par les visiteurs qui ont rapidement inscrit un premier touché. Après 15 minutes, il est déjà temps de quitter le campus Loyola. Mais quelque chose me dit que l'issue de cette rencontre ne fait aucun doute...

Photo: Robert Skinner, La Presse

La vieille tribune à la peinture écaillée du campus Loyola se remplit surtout au centre, avant l'arrivée tardive de la plupart des partisans.

Samedi 16h02, Stade Saputo



Dire que, lors d'un récent sondage, certains partisans avaient indiqué que le stade Saputo était mal situé. Ils ne devaient pas connaître les autres enceintes de la MLS majoritairement bâties en banlieue lointaine ou dans des quartiers franchement dangereux. Tapez Chester, Pennsylvania, domicile de l'Union de Philadelphie, dans Google... Cela dit, il est vrai qu'un trajet estival entre la banlieue et le Parc olympique peut devenir un calvaire avec ses embouteillages et sa farandole de cônes orange. Cela n'a toutefois pas empêché le club d'attirer plus de

385 000 spectateurs, cette saison, soit une moyenne de plus de 22 000 par match. Seuls les Sounders de Seattle ont fait mieux.

Et ils étaient exactement 19 988 pour le dernier match de la saison contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Voilà un chiffre qui suit la même tendance que la deuxième moitié de saison. Inspiré par les bonnes performances de Patrice Bernier ou de Felipe et l'arrivée de la paire Di Vaio/Nesta, le sentiment d'appartenance s'est nettement renforcé. Grâce aux Ultras et à une foule moins passive que les années précédentes, l'ambiance au stade Saputo est assez unique. La nouveauté des derniers matchs, également entendue, samedi: la tribune sud qui répond aux chants des Ultras.

Malgré le but d'AJ Soares après plusieurs occasions montréalaises manquées, le public est resté fidèle jusqu'au bout en chantant et en applaudissant ses joueurs.

Photo: Robert Skinner, La Presse

Près de 20 000 personnes ont assisté au dernier match de l'Impact au stade Saputo, samedi.

Samedi 21h40, Centre d'excellence Sports Rousseau

Le hockey du samedi soir, c'est à Boisbriand que ça se passe. L'Armada y reçoit le Titan d'Acadie-Bathurst au Centre d'excellence Sports Rousseau, son domicile de 3250 places.

Pas de doute, l'endroit est neuf, tout comme l'énorme zone commerciale et les quartiers qui ont poussé aux alentours. Puisque la LHJMQ souhaitait ardemment s'implanter dans la région montréalaise, voilà un emplacement qui rejoint un bassin de population toujours croissant.

Pour ce match, l'Armada n'a pourtant pas fait le plein avec quelques sièges vides dans la section 100 où la vue n'est pas idéale. Malgré le lock-out de la LNH, l'équipe a d'ailleurs vu ses assistances reculer d'une centaine de personnes par rencontre, selon des statistiques compilées par TVA Sports. Cela n'enlève rien à une foule, composée de partisans de 7 à 77 ans, bruyante et engagée. Sauf dans le cas de mes voisines, qui enchaînent potins sur potins...

L'équipe de Jean-Francois Houle a amorcé le match de belle manière avec un nombre important d'échappées et de deux contre un. Logiquement, elle a inscrit les deux premiers buts du match, en première période, avant de l'emporter 7-1.

Photo: Robert Skinner, La Presse

Une foule de partisans âgés de 7 à 77 ans, bruyants et engagés, a envahi le domicile de l'Armada à Boisbriand, samedi.

Dimanche 14h54, Stade Percival-Molson

En fonction de son siège, le stade Percival-Molson offre une vue imprenable sur le centre-ville ou le mont Royal. Mais, en ce dimanche après-midi, toutes les têtes sont tournées vers les Alouettes. Même s'ils sont assurés de disputer la finale de l'Est, au Stade olympique, ils ont quasiment rempli leur nid contre les Eskimos d'Edmonton.

Malgré le récent agrandissement du stade et une saison en dents de scie, l'ambiance est sensiblement la même que lors des dernières saisons, a assuré Pierre, un habitué des lieux. Il constate néanmoins que le public est peut-être moins fidèle de saison en saison. Certains détenteurs d'abonnements de saison, proches de son siège, préfèrent parfois assister aux matchs des Bills de Buffalo et ainsi manquer un rendez-vous avec les Oiseaux. Il est donc très difficile d'imaginer une nouvelle séquence de 105 matchs consécutifs disputés à guichets fermés.

Les Alouettes ont aussi un nouveau concurrent avec l'entrée de l'Impact dans la MLS. Même si le public est globalement différent, certains auraient-ils été tentés par le ballon rond? Toujours est-il que la foule a de quoi s'amuser en ce dimanche frisquet. Après une première demie dominée 19 à 1, les Alouettes l'ont emporté par deux petits points (27-25).

Photo: Robert Skinner, La Presse

Le stade Percival-Molson offre une vue imprenable sur le centre-ville.

Dimanche 17h15, Aréna Maurice-Richard

Avec son toit partiellement arraché, l'Aréna Maurice-Richard n'a pas franchement bonne mine depuis l'Avenue Pierre-de-Coubertin. Les alentours de l'enceinte sont calmes, mais la température monte d'un cran à l'intérieur dans le cadre de la Coupe du monde de patinage courte piste. À mon arrivée, l'équipe canadienne réalise deux triplés sur 500 mètres. Valérie Maltais se couvre également d'or sur 1000 mètres. La spectaculaire épreuve de relais, difficile à suivre pour le novice que je suis, conclut les trois jours de compétition.

L'événement a attiré plus d'un millier de personnes, hier, majoritairement issues de la communauté du patinage québécois, selon un préposé à l'entrée. L'épreuve possède également un petit côté international avec bon nombre de drapeaux sud-coréens dans les gradins. Les partisans d'origine sud-coréenne ne sont cependant pas aussi nombreux qu'il y a quelques années - ils remplissaient une section au complet -, a ajouté un membre de la sécurité. Il a parfois dû jouer des coudes pour empêcher des groupies de se rendre trop près de leurs idoles sud-coréennes.



Dimanche 18h20, La Presse


Une centaine de kilomètres plus loin et avec un portefeuille délesté de 150 $, que reste-t-il de ce marathon sportif? De la fatigue certes, mais aussi le plaisir d'avoir découvert de nouvelles disciplines parmi une foule très différente d'un évènement à l'autre. Il n'est toutefois pas évident de se débarrasser de l'oeil journalistique qui privilégie l'analyse à l'exubérance. Il est maintenant temps de passer à autre chose: regarder le match du dimanche soir dans la NFL ou terminer la biographie de Jose Mourinho?

Photo: Robert Skinner, La Presse

La coupe du monde de patinage courte piste a attiré plus de 1000 spectateurs, dimanche, à l'aréna Maurice-Richard.