Le combattant Patrick Côté s'entraînait au gymnase il y a trois semaines quand son téléphone a sonné. «Buddy, j'ai une bonne nouvelle pour toi!» a lancé son agent au bout du fil.

«Il ne m'a pas dit bonjour, ni rien. Je savais que c'était pour un combat à l'UFC, raconte le Montréalais. Je m'attendais à revenir au UFC, mais jamais sur la plus grosse carte de l'année.»

Patrick Côté (17-7) n'a pas hésité une seconde. Il s'apprête maintenant à fouler l'octogone de la plus prestigieuse organisation d'arts martiaux mixtes de la planète, le 7 juillet à Las Vegas, en sous-carte du duel opposant Anderson Silva à Chael Sonnen.

Son combat contre Cung Le (7-2) représente pour lui un retour à l'Ultimate Fighting Championship (UFC) après presque deux ans d'absence. De 2004 à 2010, Côté a livré 11 combats au sein de l'organisation, récoltant quatre victoires et sept revers.

Après sa défaite contre Tom Lawlor en octobre 2010, l'UFC ne l'a plus rappelé. Le Québécois a donc dû se résoudre à disputer des combats dans les «ligues mineures». Il a depuis aligné quatre victoires de suite. La dernière a eu lieu le 31 mars au Brésil, dans le cadre de l'Amazon Forest Combat (AFC).

«Pour mon dernier combat, je suis allé me battre dans le fin fond de la forêt amazonienne. Je ne veux pas retourner dans la jungle! lâche Côté, mi-blagueur, mi-sérieux. Je suis revenu au UFC et je veux rester là.»

Traité comme une rock star

Le combattant de 32 ans estime qu'il reste quatre ou cinq ans à sa carrière sportive. Et il a fermement l'intention de les passer au sein de l'organisation américaine. «Quand t'es UFC, t'es traité comme une rock star. La perspective du monde change autour, c'est bizarre, explique le natif de Rimouski. Si t'as pas l'étiquette UFC, tu viens de descendre d'une coche. Même si tu as un nom et une bonne réputation.»

Pour y parvenir, Patrick Côté devra d'abord vaincre Cung Le. Même s'il détient un contrat de quatre combats avec l'UFC, Côté sait bien «qu'ils peuvent laisser aller des gars qui ont mal paru après juste un combat.»

D'origine vietnamienne mais habitant la Californie depuis son très jeune âge, Cung Le s'est initié aux arts martiaux par le biais du taekwondo. Il est ensuite devenu champion du monde de kickboxing. Sa force réside dans ses coups de pied. «Mais je pense que je suis supérieur dans tous les aspects», dit Côté, qui a beaucoup travaillé sa lutte dans les derniers mois.

«Une victoire voudrait dire que je suis de retour, même que je suis candidat pour le titre. Je pense que je suis encore parmi les 10 ou 15 meilleurs chez les poids moyens, dit Côté. J'ai ma destinée entre les mains. Si je performe bien, je sais que l'UFC va bien me le rendre.»

Côté poursuit entre-temps sa carrière dans les médias. Après avoir collaboré à RDS et à V télé, il agit aujourd'hui en tant qu'analyste à TVA Sports. «Je vais peut-être me battre jusqu'à 36, 37 ans, mais je ne vais pas me battre jusqu'à 50 ans, dit-il. Je suis à l'aise devant la caméra, je connais mon sujet, alors pourquoi pas les médias.»