Georges St-Pierre ne craint pas un instant de faire un Andrei Markov de lui-même. L'athlète montréalais, qui a subi la même blessure que le hockeyeur, assure que sa rééducation se déroule à merveille et qu'il pourrait être de retour 9 mois après son opération.

Andrei Markov a subi une intervention identique il y a plus d'un an et n'est toujours pas revenu au jeu. «Je ne sais pas qui a opéré Markov, je ne sais pas non plus s'il a fait bien attention dans la période de rétablissement. Est-ce qu'il est allé danser, par exemple? se demande Georges St-Pierre, joint en Californie vendredi. Ce que je sais, c'est que ma situation évolue à merveille. Je suis vraiment confiant.»

Le champion des poids mi-moyens de l'UFC a subi son opération le 13 décembre dans une clinique américaine. Le chirurgien Neal ElAttrache, médecin en chef des Dodgers de Los Angeles, a alors utilisé un greffon du tendon rotulien de St-Pierre pour rebâtir le ligament croisé antérieur de son genou droit.

L'opération a été un succès, assure St-Pierre, qui suit depuis des séances quotidiennes de rééducation à Los Angeles dans une clinique prisée des athlètes.

Le combattant croit pouvoir reprendre un entraînement léger au printemps et espère remonter sur l'octogone à l'automne, à la fin octobre ou au début novembre. Il devrait alors affronter le gagnant du combat du 4 février prochain entre Carlos Condit et Nick Diaz.

Noël chez Rocky

St-Pierre a décidé de passer sa convalescence en Californie pour être près du Dr ElAttrache. Il voulait aussi s'éloigner le plus possible des trottoirs montréalais... «Imagine glisser sur un trottoir glacé! dit-il. La température est aussi plus agréable ici, avouons-le...»

St-Pierre explique toutefois qu'après plus d'un mois sur la côte ouest américaine, ses amis et sa famille lui manquent. Il ne rentrera pas à Montréal avant le printemps. Il s'occupe en lisant. Il écoute aussi, par les temps qui courent, la série documentaire française Apocalypse: la Deuxième Guerre mondiale.

«Sur les batailles de la guerre et les erreurs tactiques d'Hitler, résume-t-il. C'est intéressant.»

L'athlète n'a pas pu rentrer au Québec pour les Fêtes. Son médecin lui a déconseillé de prendre l'avion et d'encourir le risque de complications. Il l'a toutefois invité à venir passer Noël dans sa famille. C'est le beau-frère du Dr ElAttrache qui recevait cette année, un certain Sylvester Stallone.

«J'ai passé Noël chez Rocky», dit à la blague St-Pierre, qui a écoulé la soirée à discuter d'arts martiaux mixtes avec Stallone, un amateur, semble-t-il.

Retrouver la motivation

Mis à part ces incartades hollywoodiennes, ses quatre heures de rééducation quotidiennes et l'écoute de documentaires historiques, l'athlète passe beaucoup de temps à réfléchir. St-Pierre est reconnu comme un fin stratège et il veut absolument comprendre comment il a pu se blesser à l'entraînement.

Il croit désormais que l'intensité de son régime d'entraînement y a été pour quelque chose. St-Pierre n'a pas suffisamment pris au sérieux une première blessure mineure à son genou. «Au lieu de récupérer, j'ai essayé de revenir trop vite à l'entraînement. Ma petite blessure s'est transformée en grosse blessure», explique-t-il.

«Je vais changer mon horaire, je vais changer ma façon de m'entraîner. Je vais me donner le temps de récupérer et je vais être plus motivé, énumère St-Pierre au bout du fil. Là, ce qui est arrivé c'est que j'étais vraiment brûlé, physiquement et mentalement. J'étais fatigué et je manquais de motivation.»

La blessure de St-Pierre semble donc avoir du bon. L'athlète se nourrit aujourd'hui de ceux qui doutent de lui, qui le disent fini. «On dirait que ma blessure, que le fait que plein de monde doute de ma capacité à revenir, ça me donne un nouveau challenge», jure-t-il.

«C'est ça qui va me donner l'énergie et la motivation pour revenir.»