La question qui pourrait très bien déterminer l'allure du reste des éliminatoires: la défense des Packers de Green Bay retrouvera-t-elle sa forme de 2010, ou continuera-t-elle de se faire malmener comme un groupe digne du Pac-12, cette conférence de la NCAA où les festivals offensifs représentent la norme?

On a cru pendant une bonne partie de la saison que les Packers étaient invincibles, précisément parce qu'on s'attendait à ce que la défense de Dom Capers se resserre. En attendant, elle provoque des revirements treize à la douzaine, la défendait-on. Le réveil n'est jamais venu.

La réalité, c'est que la défense des Packers a sérieusement régressé. B.J. Raji et Tramon Williams ont fait un pas dans la mauvaise direction, et le départ de Cullen Jenkins et la blessure de Nick Collins ont fait plus mal qu'on ne l'aurait cru.

À l'inverse, l'attaque des Giants de New York a surpassé les attentes au cours des derniers mois. En raison de ce qui semblait être un manque de profondeur chez les receveurs, peu de gens prévoyaient voir Eli Manning briller de la sorte. Mais les G-Men avaient une carte dans leur manche du nom de Victor Cruz.

Le week-end dernier, c'est plutôt Hakeem Nicks qui a fait des ravages contre les Falcons d'Atlanta (6 attrapés, 115 verges et 2 touchés). Si les Packers possèdent probablement le meilleur groupe de receveurs du circuit, les Giants ont peut-être la meilleure paire avec Nicks et Cruz.

L'attaque des Giants semble soudainement irrésistible. C'est toutefois parce que l'autre moitié de l'équation, le jeu au sol, s'est réveillée. Brandon Jacobs et Ahmad Bradshaw ont d'ailleurs rappelé l'importance de pouvoir compter sur un jeu de course dominant en éliminatoires, dimanche dernier.

Les Giants ont fini derniers pour les verges au sol en saison régulière, une statistique que vous pouvez jeter à la poubelle. Leur ligne offensive joue actuellement comme à ses belles années, et au minimum, le duo Jacobs-Bradshaw empêchera les Packers d'opposer une couverture double à Nicks et Cruz.

Le jeu offensif, les Packers, aussi, connaissent ça assez bien. Il ne faudrait pas l'oublier... Puis si vous croyez que la tertiaire des Packers est mauvaise, celle des Giants est peut-être pire!

Greg Jennings fera un retour au jeu; le sous-estimé Jordy Nelson a capté 15 passes pour 277 verges et 5 touchés à ses deux derniers matchs; puis Jermichael Finley, James Jones, Donald Driver et Randall Cobb ont totalisé 155 attrapés, 2222 verges et 22 touchés. Pas si mal lorsqu'il s'agit de vos troisième, quatrième, cinquième et sixième receveurs...

La plus grande force de la défense des Giants est sa capacité à presser le quart-arrière avec seulement quatre joueurs, sans devoir se fier au blitz. Il sera d'ailleurs impératif que les Jason Pierre-Paul, Justin Tuck et Osi Umenyiora puissent ennuyer Aaron Rodgers. Car s'ils n'y parviennent pas, les Packers vont marquer 38 points, ou plus, comme ils l'ont fait au New Jersey, le 4 décembre.

Même si Chad Clifton et Bryan Bulaga seront de retour, il serait assez étonnant que la ligne offensive musèle le front défensif des Giants. Dans ce sens, attendez-vous à ce que Rodgers se défasse du ballon rapidement. Finley pourrait donc être le joueur clé. Les porteurs James Starks et Ryan Grant devront également contribuer; Rodgers et les Packers courraient à leur perte s'ils étaient trop unidimensionnels en attaque.

Le coeur gros

Les Packers vivent actuellement une tragédie. Le fils du coordonnateur offensif Joe Philbin, Michael, 21 ans, s'est noyé dans la nuit de dimanche dernier. C'est donc sans leur coordonnateur et avec le coeur gros que les Packers affronteront les Giants. L'équipe de Mike McCarthy a dédié son match à la famille Philbin, et il y aura de l'émotion dans l'air au vieux Lambeau Field. Les Giants, eux, voudront faire exactement ce qu'ils ont fait, il y a quatre ans : surprendre et éliminer les Packers, à Green Bay.

On se rappellera que les Giants ont remporté la finale de la Conférence nationale, 23-20, au Wisconsin, avant de remporter leur troisième Super Bowl. Ce fut le dernier match de Brett Favre dans l'uniforme des Packers, lui qui avait été victime de deux interceptions, dont celle qui avait coulé les siens en prolongation. Rodgers ne se montrera pas aussi généreux, demain.

Notre prédiction : Giants 24, Packers 31

EN SÉRIES

Voici l'historique des deux équipes en séries éliminatoires depuis la création du Super Bowl en 1966.

New York

> 15e participation en séries

> Fiche: 17-11

> Présences au Super Bowl: 1986, 1990, 2000 et 2007

> Championnats: 3 (1986, 1990 et 2007)

Green Bay

> 18e participation en séries

> Fiche: 22-13

> Présences au Super Bowl: 1966, 1967, 1996, 1997 et 2010

> Championnats: 4 (1966, 1967, 1996 et 2010)

À QUI L'AVANTAGE?

DEMAIN, 16h30 - FOX

Entraîneurs: égalité

Quarts-arrière: Green Bay

Demis offensifs: New York

Receveurs: Green Bay

Ligne offensive: New York

Ligne défensive: New York

Secondeurs: Green Bay

Tertiaire: égalité

Unités spéciales: Green Bay

Expérience: égalité

Dimanche à 16 h 30 - Fox