Après avoir décidé mardi de déclarer forfait pour son combat du 29 octobre, Georges St-Pierre a lâché un soupir de soulagement. Le stress qu'il ressentait depuis des jours l'a quitté. Il est même allé prendre un verre avec des amis.

«Je me suis blessé samedi à l'entraînement. J'espérais que ça se règle. Je m'accrochais à l'idée que ça serait correct, que je pourrais me battre, a-t-il expliqué à La Presse. C'est pour ça que je me suis entraîné de nouveau mardi. Mais quand t'es blessé d'un côté, tu compenses de l'autre et mon autre genou en a souffert.»

Le combattant québécois, champion mi-moyen de l'Ultimate Fighting Championship (UFC), s'est d'abord infligé une entorse à un genou samedi en glissant sur un tapis d'entraînement. L'entorse était mineure. Mais l'entraînement de mardi l'a aggravée.

L'athlète de 30 ans n'a pas eu le choix de déclarer forfait. «C'est frustrant, dit-il. J'ai fait des sacrifices en temps, en énergie et en argent, pour mon camp d'entraînement.»

Mais il a vite remis l'épisode en perspective. «Je dormais mal depuis samedi à cause du stress, à l'idée de ne pas pouvoir me battre. Mais hier, pour la première fois, j'ai bien dormi, raconte-t-il. Je suis allé prendre un verre avec des amis, j'ai vraiment bien relaxé. J'ai décompressé et je me sens bien.»

Georges St-Pierre devra maintenant prendre de trois à quatre semaines de repos. Il pourrait ensuite recommencer à s'entraîner en vue de la reprise du combat en janvier. L'UFC a déjà annoncé que son duel contre l'Américain Carlos Condit serait simplement repoussé.

Il insiste pour dire que ces blessures d'entraînement sont monnaie courante dans les sports de combat. «Je ne joue pas au golf», lance-t-il.

Il rappelle le cas du poids lourd Kevin Randleman, lors de son combat contre Pedro Rizzo en mars 2000 dans une soirée de l'UFC. Randleman se préparait dans son vestiaire quand il a glissé sur le plancher, est tombé tête première, et s'est infligé une commotion cérébrale. Le combat qui devait avoir lieu quelques minutes plus tard avait dû être annulé. St-Pierre ne s'en tire pas trop mal en comparaison...

«Dans la vie, je crois que rien n'arrive jamais pour rien. Je me suis blessé à l'entraînement. Mais si ce n'était pas arrivé, je me serais peut-être blessé sur le ring, durant le combat», relativise l'athlète.

Il va maintenant soigner sa blessure afin de reprendre l'entraînement au plus tôt. «Le but, c'est d'être professionnel et d'arriver sur le ring à 100%, dit-il. Je ne veux pas me battre à 50% de mes capacités. Ce serait une insulte pour les fans. Je vais guérir et je vais revenir encore plus fort. Qu'il arrive n'importe quoi, que je perde même, je ne veux pas que ce soir à cause d'une blessure, mais plutôt parce que l'autre a été meilleur.»