Les dirigeants mondiaux du badminton se sont défendus jeudi d'avoir une position sexiste en imposant aux compétritices le port de la jupe, assurant que c'est simplement dans un souci de «style et d'esthétique» pour attirer plus de public.

La Fédération internationale de badminton (BWF) a indiqué qu'elle se tiendrait à cette règle en dépit de critiques émanant de joueurs et d'officiels.

Les femmes engagées dans les plus grands tournois sont obligées de porter des jupes ou des robes, même si c'est sur des shorts ou des pantalons. Mais porter des pantalons et des shorts seuls est interdit.

«Cela n'a jamais été notre intention de présenter les femmes comme des objets sexuels et ce n'est pas ce que nous faisons, a déclaré le vice-président de la BWF, Paisan Rangsikitpho. Nous avons besoin de pouvoir différencier le jeu des femmes et cette règle fait partie d'une campagne plus vaste pour mettre en valeur notre sport».

«Cela nous aidera à toucher un public plus large, parmi les plus jeunes et les plus âgés, les femmes et les hommes, pour qui la présentation esthétique et stylée des joueurs est un critère important», a-t-il souligné.

Cette règle devait entrer en vigueur le 1er mai mais elle a été repoussée au 1er juin «pour permettre aux membres de mieux en comprendre les raisons».

De nombreuses joueuses ont exprimé leur malaise. «Vous ne pouvez pas obliger tout le monde à porter des jupes», a déclaré la spécialiste de double indienne, Jwala Gutta. «Cela dépend des individus, de leur confort. Je ne suis pas sûre que les gens aiment qu'on leur dise ce qu'ils doivent porter ou pas».

Le ministre anglais en charge des Jeux olympiques, Hugh Robertson, a pour sa part déclaré au London's Evening Standard: «les athlètes devraient décider eux-mêmes ce qu'ils portent sur le cour. Ce n'est pas tellement une approche du 21e siècle».